Rapport-choc de la vérificatrice générale
Dans les cinq volumes que renferme son dernier rapport annuel (2017), la vérificatrice générale brosse un tableau peu reluisant des pratiques au sein du ministère du Développement social et de Service NB.
Plusieurs de ses observations sont également les nôtres, par exemple la nécessité d'avoir plus de transparence et d'équité, d'éliminer la culture de complaisance chez les hauts fonctionnaires et d'améliorer le délai de réponse au sein de Développement social.
Ses critiques les plus virulentes sont à l'égard des services de consultation que ce ministère a retenus en vue d'améliorer la productivité. Ces services ont coûté beaucoup plus cher que prévu. Elle lui reproche le fait que l'objectif n'était pas clair, que les pratiques de facturation étaient douteuses et qu'il invoquait l'urgence pour réclamer des dispenses.
Elle souligne, en outre, que le ministère ne vérifiait pas les factures des expertsconseils pour les heures imputées, qu'il leur a versé 600 000$ en frais de déplacement sans réclamer de factures, qu'il leur a permis de travailler au sein du ministère pendant que se faisait l'appel d'offres, qu'il les a autorisés à se surveiller eux-mêmes et qu'il n'a pas conservé les procès-verbaux des réunions qu'il a eues avec eux. Elle croit qu'il leur aurait même confié la tâche de préparer leurs propres contrats de service.
Elle fait la remarque qu'on ne devrait jamais se fier aux experts-conseils pour évaluer leur propre rendement, par souci d'objectivité. Elle remet aussi en cause le pouvoir de ces individus d'utiliser les ressources du gouvernement tout en étant à forfait, pigeant ainsi dans deux sources de revenus à la fois.
La vérificatrice fait aussi des remarques concernant les 530 familles d'accueil dans la province. Elle insiste sur une plus grande surveillance et l'établissement de normes provinciales assurant une qualité de service. La surveillance actuelle porte principalement sur des éléments comme le respect du code du bâtiment et les normes de sécurité en cas d'incendie, mais cela, selon nous, ne va pas assez loin. Le ministère devrait assurer des services d'appui continus aux familles d'accueil. Celles-ci se plaignent du manque de contact personnel et d'être laissées à ellesmêmes et ainsi, un simple examen annuel de leur situation n'est pas suffisant. Elles ont besoin d'un encadrement continu.
Nous avons été étonnés d'apprendre que le ministère considère les familles d'accueil comme des bénévoles, plutôt que des personnes embauchées à forfait pour offrir des services de garde aux enfants et aux jeunes en difficulté.
La vérificatrice recommande au ministère d'être plus ouvert à l'égard des familles d'accueil en les renseignant au sujet des frais qu'il peut leur rembourser, une autre observation que nous trouvons judicieuse puisqu'il se produit une injustice chaque fois qu'un certain nombre de citoyens connaissent les bénéfices auxquels ils ont droit, alors que les autres les ignorent.
Espérons que les diverses recommandations de la vérificatrice ne resteront pas lettre morte puisqu'il en va de l'intérêt de tous que les ministères se conforment aux politiques gouvernementales et qu'ils mettent fin aux mauvaises pratiques financières, aux conflits d'intérêts et au dépassement de coûts dans l'octroi de contrats au secteur privé. Faites parvenir votre opinion, votre commentaire ou votre analyse par courriel en prenant soin d’indiquer
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