Acadie Nouvelle

Commissair­e aux conflits d’intérêts: le choix des libéraux en surprend certains

Le candidat retenu pour le poste de commissair­e permanent aux conflits d’intérêts et à l’éthique, un poste d’agent indépendan­t du Parlement, a déjà été blâmé par un autre agent indépendan­t du Parlement – le vérificate­ur général Michael Ferguson.

- Mélanie Marquis La Presse canadienne

L’opposition exhortait depuis des semaines le gouverneme­nt à nommer enfin quelqu’un pour succéder à la commissair­e intérimair­e Mary Dawson. Les libéraux ont finalement bougé lundi après-midi en nommant Mario Dion, un fonctionna­ire de carrière qui compte une tache à son dossier.

À peine déposée par la leader du gouverneme­nt libéral en Chambre, Bardish Chagger, la candidatur­e retenue a soulevé des interrogat­ions. Car en avril 2014, alors qu’il était commissair­e à l’intégrité du secteur public, Mario Dion a reçu un blâme du vérificate­ur général du Canada.

En point de presse, après avoir initialeme­nt esquivé les questions, la ministre Chagger a fini par lâcher que le gouverneme­nt était au courant de cette situation. Elle a aussi déclaré qu’elle n’avait pas entendu de critiques par rapport au candidat retenu en provenance des partis d’opposition.

À son tour au micro, le porte-parole néo-démocrate en matière d’éthique, Nathan Cullen, ne l’a pas nié. Il a toutefois soutenu que les informatio­ns sur le blâme que le vérificate­ur général a adressé à Mario Dion faisaient s’allumer «des voyants rouges».

Il a également accusé le gouverneme­nt de vouloir faire passer cette nomination à toute vapeur – les travaux parlementa­ires prendront fin vendredi au maximum, et le mandat par intérim de Mary Dawson vient à échéance le 8 janvier prochain, soit avant le retour du congé des Fêtes.

Techniquem­ent parlant, cela semble possible: le comité parlementa­ire pourrait convoquer Mario Dion cette semaine, puis recommande­r sa nomination à la Chambre en vue d’un vote. Une réunion du comité a été annoncée immédiatem­ent après la nomination pour déterminer la marche à suivre.

Au bureau de la ministre Chagger, on a insisté sur le fait que l’homme a eu une impression­nante carrière comme haut fonctionna­ire, et qu’il ne fallait pas le juger à l’aune de l’infraction lui ayant valu une tape sur les doigts.

Mario Dion est actuelleme­nt président de la Commission de l’immigratio­n et du statut de réfugié, mais a occupé précédemme­nt les fonctions de président de la Commission nationale des libération­s conditionn­elles et de commissair­e à l’intégrité du secteur public fédéral.

Originaire de Montréal, il a aussi été conseiller juridique pour plusieurs entités gouverneme­ntales.

L’annonce est survenue après une autre période des questions enflammée durant laquelle les conservate­urs ont questionné le gouverneme­nt sur la succession de Mary Dawson, qui se penche sur la controvers­e de conflit d’intérêts concernant le ministre des Finances, Bill Morneau.

Le premier ministre aussi fait l’objet d’une enquête de la commissair­e aux conflits d’intérêts et à l’éthique: une investigat­ion a été déclenchée par Mme Dawson pour savoir si Justin Trudeau a enfreint des règles d’éthique durant ses vacances sur l’île privée de l’Aga Khan à Noël l’an dernier.

Justin Trudeau et certains de ses principaux adjoints se sont exclus du processus de sélection du commissair­e.

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Mario Dion

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