Une grande leçon de courage
Elles ne gagneront jamais la coupe Stanley. Elles n’évolueront probablement jamais dans la Ligue nationale de hockey féminine. Elles ne réussiront peut-être même pas à atteindre le niveau universitaire.
Mais les jeunes des écoles secondaires qui prenaient part au tournoi annuel Bleu et Or en fin de semaine à Moncton nous en ont mis plein la vue.
Et pas seulement en terme de spectacle.
Les filles des huit équipes présentes dans le nid des Aigles nous ont servi quelques belles leçons de courage, de détermination et d’amour de leur sport.
Prenez par exemple l’histoire de la gardienne des Élites de la polyvalente Thomas-Albert, de Grand-Sault.
Ralentie par des blessures au dos et à une hanche, Marie-Ève Michaud était quand même à son poste.
Même blessée, elle est demeurée debout devant le filet de son équipe. Du début à la fin.
On le voyait, on le sentait, chaque mouvement était pénible. Mais elle n’a jamais abandonné. Elle s’est battue avec chaque rondelle dirigée vers elle.
À un certain moment, chaque arrêt avait l’air d’une véritable torture, tellement la douleur se lisait sur son visage.
La défensive des Élites a fait ce qu’elle a pu pour lui donner un coup de main et limiter la puissante attaque des Cavalières de l’école Clément-Cormier de Bouctouche en finale.
La gardienne a même trouvé le moyen de stopper une échappée en troisième période pour garder son équipe dans la rencontre.
L’entraîneur Mark Madore avait les yeux dans l’eau après la rencontre quand on lui a parlé de sa gardienne. Et on peut certainement le comprendre.
Sa soeur Isabelle semblait aussi admirer le courage de la femme masquée.
«Elle n’avait pas le choix. On n’avait pas d’autre gardienne», a-t-elle lancé.
Marie-Ève Michaud n’a pas gagné de prix (son équipe s’est inclinée 5 à 2), mais elle en aurait mérité un.
On doit aussi donner un coup de chapeau aux filles des Aigles Bleues de l’Université de Moncton. Les patineuses de Denis Ross ont dirigé les opérations de main de maître pendant toute la fin de semaine.
Elles sont toutes venues faire leur petit tour à l’aréna pour donner un coup de main. Elles étaient marqueuses, annonceuses-maison, statisticiennes, responsables de la logistique, donneuses de médailles et vendeuses de moitiémoitié!
Plusieurs ont même retardé le retour dans leur famille au Québec ou en Ontario pour s’assurer de ne pas rater cet événement.
On appelle ça un engagement à l’endroit de leur équipe et de leur communauté d’adoption.
Bravo à Katryne Villeneuve, Janie Poitras, Élizabeth Tremblay, Judyann Bernier, Maëlle Rioux, Janelle Graham et toutes les autres qui ont fait de cet événement un autre succès.
Vous avez mérité votre petit congé des Fêtes, les filles!