DE MOINS EN MOINS DE BÉBÉS AU N.-B.
Il y a de moins en moins de bébés au Nouveau-Brunswick. Au cours des cinq dernières années, le nombre d’accouchements dans la province est passé de 7014 à 6425 par an.
Le premier rapport de PérinatalNB a été publié cette semaine. Le document permet, pour la première fois, d’avoir une vue d’ensemble des soins périnataux au Nouveaux-Brunswick.
«Dans un premier temps, c’est pour fournir des données provinciales, pour une première fois, de qualité et actuelles pour offrir un aperçu global de la santé périnatale», a expliqué Gaétane LeBlancCormier, directrice générale de Périnatale NB, un organisme fondé en 2014.
Les données étaient auparavant disponibles, mais elles n’étaient pas consolidées dans un rapport provincial. Si un organisme voulait un portrait global de la situation au Nouveau-Brunswick, les différents hôpitaux devaient être contactés.
Près de 4850 enfants ont vu le jour dans un hôpital du réseau anglophone (Horizon) et ils sont 1575 à être nés dans le réseau francophone (Vitalité) au cours de l’année financière 2015-2016. Dans les deux réseaux, la tendance est à la baisse.
«En fin de compte, on voit une diminution du taux de natalité au cours des cinq dernières années. C’est plus ou moins significatif, mais il y a quand même une décroissance. Il peut y avoir plusieurs facteurs. Comme je le disais, le but du rapport était de fournir des données. En général, on sait que la population du NouveauBrunswick est vieillissante, donc on peut déjà avoir une idée de l’impact d’une telle situation», a expliqué Mme LeBlancCormier.
Statistique Canada prévoit par ailleurs que le taux de la population âgée de 65 ans et plus au Nouveau-Brunswick sera de 31% en 2038, un taux nettement supérieur à la moyenne nationale prévue de 24%.
Richard Saillant, économiste et auteur, confirme que le vieillissement de la population est à blâmer pour la diminution du nombre de naissances au NouveauBrunswick.
«C’est en fait, selon moi, la cause la plus importante, sinon l’unique cause», avance l’auteur d’Au bord du gouffre et de Deux pays: le Canada à l’ère du grand déséquilibre démographique.
«Si la femme médiane a 45 ans, comme c’est le cas au Nouveau-Brunswick, elle n’est maintenant plus d’âge reproductif. Donc la majorité des femmes au NouveauBrunswick ne sont pas d’âge reproductif et plus on vieillit, plus la part des femmes qui ne sont pas d’âge reproductif augmente», a-t-il précisé.
Plus de 80% des mères étaient âgées de 20 à 34 ans au moment de leur accouchement. Les femmes qui ont eu un enfant alors qu’elles avaient 40 ans ou plus constituent seulement 1,8% des nouvelles natalités de la province.
Le document permet d’apprendre qu’en 2015-2016, 7,4% des enfants sont nés prématurément et que plus de 29% des bébés ont été admis aux soins intensifs ou à une unité de soins spéciaux. Un peu plus de 28% des mères ont accouché par césarienne. Pourquoi autant d’enfants ont-ils été admis aux soins intensifs?
C’est à Moncton où il y a eu le plus de naissances en 2015-2016. Un total de 1888 enfants sont nés dans l’un des deux hôpitaux de la ville, soit 1238 à l’Hôpital de Moncton et 650 au Centre hospitalier universitaire Dr.-George-L.-Dumont.
Cependant, c’est au centre hospitalier de Saint-Jean que le plus de bébés ont vu le jour, 1517 y sont nés (voir tableau par hôpital). L’Hôpital de Campbellton est l’endroit au Nouveau-Brunswick où il y a le moins de naissances.
«Pour l’instant, on ne connaît pas les raisons. C’est certain que c’est très complexe. Le but était de fournir les données, mais dorénavant, puisque nous avons ces données et un aperçu quantifié de la santé périnatale, nous pourrons travailler avec les réseaux de santé et les fournisseurs de soins pour améliorer la prestation des soins. On souhaite en fin de compte identifier les pratiques et les processus qui pourraient être améliorés en plus tirer profit des forces et des succès parce qu’on en a aussi au Nouveau-Brunswick».