S’inscrire au registre de la moelle osseuse: une décision qui «pourrait sauver une vie»
Une quarantaine d’élèves de l’école Clément-Cormier de Bouctouche se sont inscrits au registre de la moelle osseuse du Canada. Pour un père et son fils qui ont tous deux reçu une transplantation de cellules souches, il s’agit d’un très beau cadeau de Noël.
David Boudreau prévoyait qu’une dizaine de jeunes de Bouctouche s’inscrivent au registre de la moelle osseuse du Canada, mardi, lors d’une session de recrutement de donneurs potentiels de cellules souches.
Il a eu une grande surprise quand il a appris que plus de 40 jeunes avaient fait le saut et s’étaient inscrits.
M. Boudreau connait bien le sujet de la moelle osseuse depuis que son fils âgé d’un an et demi, Samuel, a été diagnostiqué en 1998 d’une maladie génétique rare nommée anémie de Fanconi. Une transplantation de moelle osseuse de son grand frère, Sylvain, lui a sauvé sa vie.
Dix-huit ans plus tard, en mars 2016, M. Boudreau a lui-même reçu une greffe de moelle osseuse afin de traiter un lymphome non hodgkinien, un type de cancer du système lymphatique.
Avant la procédure, les médecins avaient laissé entendre qu’il lui restait environ une année à vivre s’il ne recevait pas de greffe. L’incertitude durant la recherche d’un donneur compatible était presque insupportable.
«C’est vraiment épeurant. C’est une question de vie et de mort.»
M. Boudreau est reconnaissant envers chaque personne qui ajoute son nom au registre de la moelle osseuse du Canada. Il a eu l’occasion de remercier personnellement son donneur, un père de deux enfants d’Edmonton, en Alberta.
L’homme âgé de 35 ans lui a expliqué qu’il n’avait pas l’intention de s’inscrire au registre, mais que des amis l’avaient convaincu de le faire, et ce, il y a une vingtaine d’années.
«Soudainement, plusieurs années plus tard, il a reçu un appel lui apprenant qu’il était un donneur compatible. J’ai eu l’occasion de lui parler et il m’a dit que c’était un no brainer et qu’il n’avait pas hésité. Ils lui ont expliqué que c’était pour sauver un père de trois enfants.»
«Il m’a sauvé la vie en prenant cette décision quand il était jeune. C’est ce que je répète aux jeunes aujourd’hui: votre décision pourrait sauver une vie.»
L’employé de la Société canadienne du sang qui a visité l’école de Bouctouche mardi a dit à M. Boudreau qu’elle était impressionnée de la participation des jeunes de Kent. Même certaines grandes écoles de la région d’Halifax auraient moins de participants.
M. Boudreau estime que sa fille Véronique, une élève de la 12e année, a fait la différence.
«Véronique a fait une présentation juste avant. Elle a expliqué ce qu’elle a vécu avec son frère et moi. Et là, on a vu à quel point les jeunes ont un bon coeur.»
En s’inscrivant au registre, les donneurs potentiels - qui doivent être âgés de 17 à 35 ans - soumettent un échantillon de salive. Elle est analysée afin d’identifier le profil génétique.
Dans le cas où une personne est appelée à faire un don, elle est contactée puis elle est invitée à prendre part à un processus qui implique une hospitalisation de 24 heures.
«La douleur causée par le prélèvement est légère et les complications peu fréquentes. Le don de moelle osseuse ne compromet d’aucune façon votre santé, car la moelle enlevée se reforme naturellement en quelques semaines (de 3 à 4 semaines)», peut-on lire sur le site internet d’HémaQuébec, une société qui fournit aux hôpitaux québécois des composants et substituts sanguin.
La majorité des personnes qui s’inscrivent au registre de moelle osseuse ne seront pas appelées à donner, selon l’organisme québécois.
«Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Quand j’ai su, ma seule réaction a été: wow!»