Un vrai repas de Noël pour des familles dans le besoin
Grâce aux dons des gens du Restigouche, plus de 500 familles en difficulté mangeront à leur faim la soirée de Noël. Jean-François Boisvert
À l’ouverture des bureaux de l’Association d’action communautaire et bénévole du Restigouche, jeudi matin, le décompte des paniers de Noël prêts frôlait les 500.
«Juste hier, huit personnes ont fait une demande pour en obtenir un. Nous allons atteindre notre objectif, c’est certain», souligne Rachelle Ouellette, directrice de l’établissement, précisant avoir commandé 501 paniers de Noël… une soixantaine de plus que l’an dernier.
Ces paniers sont possibles, rappelons-le, grâce aux dons obtenus lors du téléthon annuel de l’organisme.
Cette année, la trente-troisième, l’objectif était de 40 000$, un montant qui a été atteint en ondes.
Ils sont distribués pour l’ensemble du territoire, de Jacquet River à SaintQuentin. On en fabrique une centaine pour Dalhousie et environ 230 pour Campbellton.
«On pourrait en donner plus. Car même si on prend les applications dès le mois d’octobre, on a toujours des retardataires ou encore des gens qui viennent de perdre leur emploi par exemple. On essaye de donner tout ce que l’on peut, car c’est souvent eux qui en ont le plus besoin», indique Mme Ouellet.
Faire ces paniers, ce n’est pas bien sorcier. Une petite équipe s’est attelée à la tâche au cours des derniers jours à remplir les boîtes de différents aliments. Dans celles-ci, on retrouve bien évidemment une dinde, mais aussi tout le nécessaire pour un repas de Noël complet et même un peu plus. Patates, carottes, lait, pommes, oranges, confiture, bacon, oeufs… et une bûche de Noël. La liste est longue.
Il est à peine 10h que les bénéficiaires font déjà la file pour venir prendre possession de leur panier de Noël. Au sein de l’organisation, c’est le branle-bas de combat, un dernier coup à donner.
La veille, on a remis les paniers aux célibataires et aux couples sans enfant. Aujourd’hui, c’était au tour des familles avec enfants, une journée hautement chargée en émotions pour l’équipe de la banque alimentaire, déchirée entre la peine de voir autant de familles avoir recours aux paniers et la joie de voir les enfants sourire en choisissant un cadeau. Car l’organisme amasse également les jouets qu’elle redistribue aux jeunes de 0 à 12 ans, question qu’ils aient eux aussi droit à la visite du père Noël.
«On a des jouets neufs emballés, mais aussi des jouets usagés en bon état que l’on met sur une table puis on laisse piger les enfants», relate Mme Ouellette.
Pour les adultes, l’organisme offre quelques tricots fabriqués à la main durant l’année afin de les garder au chaud.
«Ce n’est pas rare que l’on verse des larmes, même plusieurs larmes durant la journée. On donne à l’année ici, mais donner pendant cette période c’est plus touchant encore. C’est la journée que je préfère dans l’année. On se sent utile», avoue sans gêne la directrice.
Parmi la foule qui attend ses paniers, on retrouve Chantal (nom fictif pour conserver son anonymat). Mère d’une jeune fille à besoins spéciaux (autiste), c’est la première fois que celle-ci a recours à une boîte de Noël de l’AACBR.
«Ma fille suit une diète bien précise, pas de gluten ni de produit laitier. Le panier d’épicerie est donc beaucoup plus dispendieux que la normale puisque les substituts sont plus chers. Et puisqu’il faut que je m’occupe beaucoup d’elle, je ne peux me permettre de travailler que quelques heures ici et là. Les revenus sont donc minces par les temps qui courent. Mais je voulais pouvoir lui offrir beau Noël tout de même», témoigne-t-elle, avouant être venue à la banque alimentaire un peu à reculons.
«C’est certain que j’aurais préféré ne pas avoir besoin du service, car ça vient te chercher un peu au niveau de ta fierté. Mais, en même temps, je suis contente que ce soit offert. C’est une belle pensée pendant la période des Fêtes pour les gens de la communauté qui en ont besoin. Ça aide vraiment et c’est très touchant de recevoir ce petit coup de pouce», dit-elle.