UN ÉLECTROCHOC POUR LES SPORTS INTERSCOLAIRES
TRAGÉDIE DES BOYS IN RED
Pendant longtemps, il n’était pas rare que des équipes sportives prennent la route tard le soir après une partie disputée ailleurs dans la province. Ou alors qu’elles reviennent à la maison même si la météo partait en vrille.
Comme l’explique Marco Boucher, de la Cité des jeunes A.-M.-Sormany d’Edmundston, la tragédie du 12 janvier 2008 a eu l’effet d’un électrochoc dans ce milieu.
«Je considère que c’est comme un (11) septembre 2001, ce qui est arrivé à Bathurst. Ça a tout chambardé complètement l’approche (au transport des athlètes)», dit-il.
Depuis, des politiques ont été adoptées et la sécurité est beaucoup moins prise à la légère. Des parties et des entraînements sont régulièrement annulés, ce qui fait parfois rouspéter certaines personnes.
Andy Clark, le président de l’Association sportive interscolaire du N.-B. rapporte que les parents d’athlètes qui ont évolué dans d’autres ligues avant de se joindre à l’équipe de leur école ont parfois tendance à voir la prudence des autorités scolaires comme du zèle.
«Parfois les parents ne comprennent pas pourquoi on annule très rapidement ou pourquoi on n’organise rien après une certaine heure.»
Il explique que certaines ligues sont plus portées à garder le cap malgré la détérioration des conditions météorologiques. Il donne en exemple ce qui s’est passé le weekend dernier dans le comté de Carleton, où avait lieu un tournoi de basketball scolaire.
«Ils (les organisateurs du tournoi) ont fini par devoir annuler de nombreuses parties parce que les équipes venaient de Moncton durant la grosse tempête. Ils ont annulé. Pendant ce temps, les programmes de hockey mineur ont présenté leurs tournois quand même.»
Marco Boucher, affirme que certains parents d’athlètes de son école ont sourcillé peu après 2008, mais que les mentalités ont changé.
«Ça l’a déjà été, mais là c’est beaucoup moins. Ils commencent à comprendre. En fin de semaine, on était censés aller à Dalhousie, mais on a annulé. Il n’y a personne qui a questionné ça. Et on annule nos pratiques aussi. Jeudi, j’ai annulé la pratique. Je ne prends pas de chance», dit-il.
Son collègue de l’école L’Odyssée de Moncton, Neal Couture, tient des propos semblables. Il a constaté une évolution du même genre au cours des dix dernières années.
«Dans les années qui ont suivi (la tragédie de 2008), certains parents ne comprenaient pas pourquoi je devais remplir tant de formulaires. Maintenant, c’est rendu normal. Je sens un peu moins de réticence des parents. Quand on leur dit que c’est à cause de la sécurité, ils ne poussent pas.»
La gérante des Acadiens de la Polyvalente Louis-Mailloux, Josiane Lambert David, n’est en poste que depuis trois ans.
Elle rapporte que les parents comprennent pourquoi elle et ses collègues prennent un tas de précautions et annulent parfois des entraînements ou des pratiques à cause de la météo.
«Je dirais que dans la région de la Péninsule acadienne, vu que la tragédie est quand même arrivée tout près, on a moins besoin d’expliquer ces cas-là.»