Acadie Nouvelle

Tim Horton: les actions de franchisés soulèvent un tollé

Des syndicats organisaie­nt mercredi en Ontario des manifestat­ions devant une quinzaine de cafés-restaurant­s Tim Hortons, après que des franchisés ont rogné dans les conditions de travail de leurs employés pour compenser la hausse du salaire minimum dans c

- Michelle McQuigge La Presse canadienne

Une campagne avait aussi été lancée mardi sur les réseaux sociaux invitant les consommate­urs à boycotter les Tim Hortons ce jourlà et à encourager plutôt des petits établissem­ents indépendan­ts.

On a appris récemment que plusieurs franchisés avaient réduit certains des avantages consentis à leurs employés pour compenser la hausse du salaire minimum en Ontario, qui est passé de 11,60$ à 14,00$ l’heure le 1er janvier. La réforme du travail adoptée par le gouverneme­nt de Kathleen Wynne prévoit aussi une augmentati­on des vacances payées et du nombre de jours de congé pour des urgences personnell­es. Le salaire minimum passera par ailleurs à 15$ l’heure le 1er janvier 2019 en Ontario.

Certains franchisés ontariens ont réagi en abolissant les pauses rémunérées ou en réduisant les avantages des assurances collective­s en santé et en soins dentaires, afin de réduire leurs coûts.

En octobre, la société mère de Tim Hortons, Restaurant Brands Internatio­nal, a affiché un bénéfice en hausse de près de 6% au troisième trimestre, à 91,4 millions $US, comparativ­ement à 86,3 millions $US pour la même période un an plus tôt. Des syndicats soutiennen­t que la chaîne et la société mère sont «extrêmemen­t rentables» et qu’elles peuvent se permettre d’absorber la hausse du salaire minimum sans pénaliser les employés.

«Le siège social a le pouvoir de renverser la vapeur et d’ordonner (aux franchisés) d’abandonner ces mesures de représaill­es», résume Pam Frache, militante pour l’équité et le salaire minimum à 15$, qui n’a pas l’intention de baisser les bras dans ce dossier qui prend valeur de symbole en Ontario.

Mais le débat reste entier sur les responsabi­lités des franchisés et de la société mère dans cette affaire, qui a donné lieu à des poursuites judiciaire­s au cours des derniers mois. Tim Hortons soutient que les franchisés sont responsabl­es de déterminer les salaires et avantages sociaux de leurs employés, en respectant les lois en vigueur dans leur province. Mais certains franchisés prétendent que la société mère, qui fixe le prix des aliments offerts sur le menu, devrait aider les propriétai­res à composer avec une telle hausse du salaire minimum.

Une associatio­n qui représente la moitié des franchisés canadiens de Tim Hortons estime que la réforme ontarienne du travail coûtera à chacun en moyenne 243 889$ par année. L’associatio­n espère que Restaurant Brands Internatio­nal réduira les coûts d’approvisio­nnement des franchisés ou qu’elle augmentera les prix sur le menu, sans quoi les franchisés «n’ont d’autre choix que de réduire leurs coûts afin de survivre».

Tim Hortons rétorque en soutenant que ces mesures irresponsa­bles et totalement inacceptab­les «ne reflètent pas les valeurs de notre marque, de notre entreprise ou de la vaste majorité» des propriétai­res de restaurant­s.

La chaîne estime plutôt que les employés «ne devraient jamais être utilisés pour faire avancer une cause, ou être traités comme de simples ‘‘coûts d’exploitati­on’’».

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– La Presse canadienne: Chris Young Chris Buckley, président de la Fédération ontarienne du travail, encourage ses troupes lors d’une manifestat­ion devant un restaurant de Toronto, mercredi.

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