UN EMPLOYÉ A MIS LE FEU À LA PRISON
L’enquête du Bureau du prévôt des incendies confirme que l’incendie qui a lourdement endommagé le Centre correctionnel de Shediac, à l’automne, a pris naissance dans un bloc administratif de la prison, accessible uniquement au personnel de l’établissement carcéral.
L’incendie du 25 octobre avait occasionné d’importants dégâts et forcé l’évacuation des 160 détenus du Centre correctionnel de Shediac. Dans son rapport, l’enquêteur Raymond LeBlanc révèle que le sinistre est d’origine accidentelle.
Alors que le bâtiment public est entièrement non-fumeur, l’enquêteur explique avoir découvert de nombreux mégots de cigarettes à proximité de la terrasse du deuxième étage.
Des entrevues menées auprès des employés ont révélé qu’une zone avait été désignée pour les fumeurs. Cet endroit n’était pas accessible aux détenus, la porte d’accès ne pouvait être ouverte qu’à partir du bureau de la réception ou au moyen d’une clé qui devait être retournée après usage.
Selon l’hypothèse la plus probable, le feu s’est déclaré après qu’un mégot mal éteint soit tombé dans un tas de feuilles sèches, à proximité d’une rampe en bois donnant accès au toit.
«Pour renforcer mon hypothèse, on m’a fourni des données écrites de Len Davies (directeur des services correctionnels) qui indiquent que la porte de la terrasse a effectivement été ouverte pour permettre à quelqu’un d’entrer sur la terrasse à 13h14, avant l’incendie», écrit Raymond LeBlanc.
Nourri par le vent, le feu a rapidement enflammé les murs et la toiture avant de s’étendre au système de ventilation.
«L’utilisation de tôles d’acier ondulées, de mousse pulvérisée et d’un excès de goudron dans les toitures ont contribué à la propagation accélérée de l’incendie au troisième étage», peut-on lire dans le rapport d’enquête.
Le document évoque également les entrevues menées pour tenter d’identifier le fumeur négligent. Cependant, les noms des employés questionnés ont été supprimés dans la version du rapport rendue publique, qui ne révèle pas qui serait la personne responsable de l’incendie.
On y apprend par ailleurs le déroulement des évènements de l’intérieur. Roger Richard, un employé chargé de l’entretien, a été le premier à apercevoir la fumée vers 14h25.
Pendant que les agents faisaient sortir les détenus de leurs cellules, Roger Richard se précipitait vers l’étage muni de sa radio. «Control appelez le 911.»
C’est en arrivant à la terrasse qu’il a vu les flammes, peu avant que les systèmes de gicleurs et l’alarme d’incendie ne se déclenchent.
Considérablement endommagée, l’unité de sécurité maximale de l’établissement restera fermée jusqu’en mars, lorsque les réparations seront terminées.
Pour des raisons de sécurité et de sûreté au moment du transfert, les autorités ont gardé secrets les lieux où les 160 contrevenants ont été déplacés. Par la suite, ils ont été transférés temporairement dans d’autres établissements carcéraux de la province: Saint-Jean, Dalhousie, Madawaska et Miramichi.
Les transferts de détenus entraînent un certain bouleversement du système carcéral provincial. Le bureau de l’ombudsman du Nouveau-Brunswick a reçu des dizaines d’appels et de plaintes de détenus ou de familles de détenus.