«Il n’y a pas encore assez de femmes qui se présentent»
Les choses s’améliorent, mais la parité sur les conseils évolue lentement depuis les 30 dernières années, analyse l’Association francophone des municipalités du NouveauBrunswick (AFMNB). L’association a compilé des données depuis 1989. À cette époque, 18% des élues municipales de la province étaient des femmes. En 2016, elles étaient près de 30%, un chiffre similaire aux élections de 2012. «Il n’y a pas encore assez de femmes qui se présentent parce qu’il y a des obstacles à la participation et il faut travailler sur ça», souligne la directrice générale adjointe de l’AFMNB, Eugénie Boudreau. Les jeunes en arrachent particulièrement, et ce, en raison de la difficile conciliation famille et vie publique. Parmi les barrières, elle cite en exemple l’absence de congés parentaux au NouveauBrunswick pour les élus. «Si une jeune femme pense se présenter, elle va devoir réfléchir si elle veut des enfants dans les quatre prochaines années», souligne Eugénie Boudreau, qui ajoute que c’est au provincial d’agir sur cette question. «Ça a été fait dans la dernière année au Québec, un projet de loi a été déposé pour que les élus municipaux aient 18 semaines de congé parental», précise-t-elle. Elle pense aussi que les villes peuvent agir et cite en exemple la Ville d’Edmundston, qui a mis en place une politique de remboursement des frais de garderie pour les élus. «On parle souvent de deux ou trois réunions par semaine, le soir parfois. Les frais peuvent s’accumuler pour les élus et ça peut devenir un obstacle à se présenter si on a des jeunes enfants», explique Eugénie Boudreau. L’Association compte lancer une consultation dans les prochaines semaines en collaboration avec le Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick. «Nous allons regarder quels sont les changements qu’il faudrait faire dans les pratiques des conseils municipaux pour favoriser une meilleure participation des femmes», dit Eugénie Boudreau. - AMP