Un paysan de Rogersville s’envole vers Porto Rico «dans un esprit de coopération»
Un paysan de Rogersville s’envole vers Porto Rico afin de participer à la reconstruction de fermes agricoles ravagées par l’ouragan Maria. Le phénomène météorologique aurait détruit 80% des récoltes et tué près de 500 habitants de l’île des Caraïbes, en septembre.
Âgé de 33 ans, Pierre-Olivier Brassard a déjà 20 années d’expérience sur la ferme et a plusieurs missions paysannes internationales à son curriculum vitae. La semaine prochaine, il se rendra à Porto Rico avec 17 collègues américains afin d’aider l’île qui souffre toujours des séquelles de la dernière saison d’ouragans.
Une fois sur le terrain, la brigade accompagnera des paysans portoricains dans la reconstruction de bâtiments et de structures de production agricole.
«On veut faire en sorte que les paysans soient autonomes et qu’ils produisent d’une façon responsable au niveau environnemental, social et politique. J’ai un bon bagage au niveau de la production alimentaire. Tout ce qui touche à la structure de production, comme le fait de remonter les fermes au niveau de la production, c’est ça ma force.»
La mission de M. Brassard fait partie d’une vague de soutien d’organismes humanitaires qui a lieu en réaction au comportement de Donald Trump à l’égard de Porto Rico, un territoire non incorporé des États-Unis.
En octobre, les îles des Caraïbes ont fait les manchettes lors d’une visite controversée du président des États-Unis. Carmen Yulín Cruz, mairesse de San Juan, a critiqué M. Trump pour sa gestion de la crise. Ses propos ont suscité une guerre de mots sur Twitter entre les deux politiciens.
«C’est dans un esprit de coopération, de solidarité et de fraternité paysanne que j’entreprends ce voyage», souligne PierreOlivier Brassard.
«Je cite une des personnes qui me donne beaucoup d’inspiration dans mon internationalisme, le révolutionnaire Che Guevera. Il avait déclaré que ‘‘la plus grande qualité d’un révolutionnaire est d’être capable de ressentir de la compassion pour chaque injustice dans le monde’’.»
Autant qu’il espère être en mesure d’aider la population locale, M. Brassard s’attend à apprendre de leurs expertises. Le climat portoricain étant complètement différent de celui de l’Acadie, les pratiques agricoles ne sont pas les mêmes.
«Ils ont beaucoup de fruits exotiques comme la mangue et la banane. Ils font beaucoup de légumes racines comme la patate douce. Ils font de l’élevage, de l’agroforesterie et de la production annuelle. Ils ont une alimentation variée, avec des processus diversifiés.»
La mission est le produit d’un effort collaboratif entre la Climate Justice Alliance, un organisme américain promouvant la transition écologique et économique juste, le Boricùa, une organisation paysanne du Porto Rico, et le Black Dirt Farm Collective, un collectif de paysans afro-américains.
M. Brassard est co-représentant jeunesse de la région Nord-Américaine de la Via Campesina, un organisme mondial de lutte paysanne. n