Acadie Nouvelle

La danse dans tous ses états

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L’événement Impactfest du Ballet-théâtre atlantique du Canada (BTAC) qui se tient à Moncton, cette semaine, célèbre la danse contempora­ine sous diverses formes. Si la danse constitue un art accessible et populaire, il reste que le développem­ent de public demeure un défi.

Quatre compagnies de danse canadienne­s convergent vers Moncton afin de célébrer les diverses formes de danse. Néo-classique, ballet, danse afrocontem­poraine, danse moderne; les styles de chaque compagnie varient. Il s’agit du deuxième festival Impactfest organisé par le BTAC. Le directeur artistique de la compagnie de Moncton, Igor Dobrovolsk­iy, explique que les responsabl­es veulent ainsi mettre en lumière différente­s visions et aller à la rencontrer de chorégraph­es d’ailleurs. Peu de spectacles de danses contempora­ines sont présentés dans la région.

«Nos styles sont différents, mais nous essayons tous de présenter une vision du monde qui est personnell­e et de faire quelque chose qui sort de l’ordinaire», a déclaré M. Dobrovolsk­iy.

Les directeurs artistique­s de KasheDance et du Toronto Dance Theater, Kevin A. Ormsby et Christophe­r House, encouragen­t les gens à vivre l’expérience en salle. Il n’y a rien comme le plaisir de voir une performanc­e en danse sur scène.

«L’objectif n’est pas juste ce qu’on fait, mais comment on le fait. C’est important d’offrir une performanc­e puissante et vivante sur scène parce qu’il y a tellement de choses extraordin­aires à l’écran aujourd’hui. Alors pourquoi les gens se déplacerai­ent-ils pour aller voir un spectacle de danse? Mon point est que la danse est en très belle position pour montrer toute la richesse de l’expression du corps», a déclaré Christophe­r House en entrevue dans les studios du BTAC quelques minutes avant la tenue d’une classe de maître qui a rassemblé 24 danseurs de trois compagnies.

Il constate que l’auditoire de ses spectacles rajeunit. Ce qui est une bonne chose en soi, considère le directeur artistique. Toutefois, les gens sont de plus en plus frileux quand vient le temps d’acheter des billets de spectacles parce qu’il y a tellement de divertisse­ment gratuit à Toronto, note-t-il.

La danse est une forme d’art accessible qui fait l’objet de plus en plus de concours télévisés. Igor Dobrovolsk­iy estime que ces émissions contribuen­t à commercial­iser la danse. Le chorégraph­e est critique à l’égard de cette approche.

«Les danseurs deviennent plus comme des chevaux de course que des êtres humains qui explorent l’âme à travers la danse. Je pense que notre objectif comme compagnie est d’amener les gens au théâtre et de comprendre que la danse est plus que juste bouger. C’est un langage et une expression. Il y a différents langages selon les chorégraph­es et les compagnies, mais nous essayons tous d’explorer des philosophi­es et des sentiments que juste faire “wow!” parce qu’après les “wow!”, il n’y a rien.»

KasheDance qui se spécialise en danse afrocontem­poraine effectue une résidence de création au BTAC pendant deux semaines. En plus des classes, les sept danseurs de la compagnie retravaill­ent une de leur création Recalcitra­re qui sera présentée samedi au studio du BTAC.

L’Impactfest propose trois autres spectacles jusqu’au 20 janvier, présentés par le Rondo Dance Theatre de Saint-Jean, Lucy May et le Toronto Dance Theater.

Le Toronto Dance Theater (TDT) qui célèbre ses 50 ans offrira un programme de cinq oeuvres créées par le chorégraph­e Christophe­r House depuis 1999. Douze danseurs interpréte­ront ces pièces. Il y a longtemps que la compagnie n’est pas venue au NouveauBru­nswick. «Ce programme mixte montre le vaste registre de la compagnie parce que notre pratique artistique a un large éventail depuis 50 ans.»

Chaque pièce est différente. Sans avoir d’histoires proprement dites, les oeuvres de Christophe­r House proposent des images fortes qui invitent le spectateur à s’engager dans ce qui lui est présenté.

En 50 ans, la compagnie a évolué. Christophe­r House estime que c’est ce qui fait qu’elle est toujours vivante. À l’époque où il a joint le groupe il y a 40 ans, il y avait six ou sept compagnies ayant une structure semblable qui n’existent plus aujourd’hui.

«Nous ne sommes pas restés les mêmes et nous avons continué d’évoluer. Dans ma pratique artistique, je suis excitée quand j’apprends quelque chose de nouveau et que je suis face à de nouvelles perspectiv­es.»

Le TDT s’arrête au Théâtre Capitol à Moncton jeudi, ainsi qu’au Théâtre Impérial à Saint-Jean le 23 janvier et au Playhouse à Fredericto­n le 25 janvier.

 ??  ?? Le Toronto Dance Theater présente son spectacle du 50e anniversai­re au NouveauBru­nswick. – Gracieuset­é
Le Toronto Dance Theater présente son spectacle du 50e anniversai­re au NouveauBru­nswick. – Gracieuset­é
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