HUIT JOURS DE VERGLAS EN TRENTE PHOTOS
Un an après la tempête de verglas qui s’est abattue sur le Nouveau-Brunswick, la photographe et ancienne militaire Diane Doiron propose, dans un livre, de revoir cette catastrophe naturelle à travers son regard et celui d’un groupe d’élèves de l’École régionale de Baie Sainte-Anne.
«Nous avons reçu la détermination de nos ancêtres qui nous a sans doute aidés à passer à travers cette terrible tempête hivernale», écrit Diane Doiron dans sa présentation.
Membre de la brigade des pompiers volontaires de Baie Sainte-Anne, l’auteur et photographe de Pointe-Sapin n’oubliera pas de sitôt la crise du verglas de l’hiver dernier. Le 25 janvier 2017 restera gravé longtemps dans la mémoire de cette femme qui a vécu une année mouvementée.
«Il y a beaucoup de choses qui ont été écrites sur la tempête de verglas, mais pas nécessairement par les gens de la région qui l’ont vécu. C’est comme un souvenir de l’époque vu par les gens et les enfants qui ont passé au travers de ça.»
Avec ce livre, elle raconte son expérience comme fermière, pompière et photographe sur une période de huit jours. Le livre comprend une trentaine de photographies de la tempête qui révèlent notamment l’étendue des dommages. Diane Doiron en sait quelque chose, puisqu’elle possède une petite ferme avec des chèvres et une centaine de poules. Comme beaucoup de gens de sa région, elle est demeurée huit jours sans électricité.
«C’était un défi avec les animaux. Pour les premiers jours, la seule chose que j’étais capable de faire, c’était de prendre de la neige pour la faire fondre sur le poêle à bois afin de donner à boire aux animaux. Il n’y avait pas d’électricité de Miramichi jusqu’à SaintLouis.»
Elle s’estime chanceuse puisqu’elle avait un poêle à bois et une petite génératrice. Depuis cette tempête, chaque alerte météo devient une source de nervosité. Comme pompière, elle a eu à passer de maison en maison afin de s’assurer que les résidents étaient en sécurité. C’est à ce moment qu’elle a fait la rencontre d’une femme âgée, Laudia Savoie, qui était demeurée pendant trois jours dans sa maison sans électricité. La photographie où on la voit sous ses couvertures se retrouve dans l’ouvrage.
C’est lors d’une conférence sur son métier de photographe devant une classe de 6e année à l’École régionale de Baie Sainte-Anne qu’elle a eu l’idée de demander aux enfants d’écrire des textes.
«À la fin de la lecture, je leur ai demandé comment ils se sentaient pendant la crise du verglas. Ils ont pris chacune de mes photos et ils ont écrit leur petite histoire pour aller avec les photos», a-t-elle expliqué.
Elle a décidé de publier un livre qui regroupe son récit, des photographies assorties de sept textes signés par des enfants qui sont maintenant en 7e année.
«C’est vraiment touchant, la façon dont les enfants regardent les choses. Il s’inquiétaient pour leurs voisins, les animaux dans la forêt parce qu’ils savaient qu’il y avait beaucoup de glace sur les branches et que les bêtes avaient de la difficulté à trouver de la nourriture. Ils racontent aussi comment ils ont passé du temps avec leur famille et leurs grands-parents. C’est une chose qu’ils ne font pas souvent parce qu’ils sont trop occupés. Mais là, comme tout était arrêté, ils ont pris des repas ensemble, ils ont raconté des histoires et ils se sont amusés en famille.» Diane Doiron, qui publie le livre Tempête
de verglas 2017 à compte d’auteur, le lancera officiellement vendredi à 13h à l’École régionale de Baie-Sainte-Anne. Toute la collectivité est invitée. Elle tenait à faire ce lancement à l’occasion du premier anniversaire de la crise du verglas.