ALÉNA: des discussions «constructives»
Les contre-propositions du Canada aux demandes controversées des États-Unis dans les négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) n’ont pas été systématiquement rejetées par le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer. La Presse canadienne
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a rencontré jeudi M. Lighthizer à Davos, en Suisse, en marge du Forum économique mondial.
Selon une source bien placée, ils auraient discuté des demandes américaines au sujet des règles d’origine du contenu des véhicules automobiles, des mécanismes de résolution de conflits de l’ALÉNA et d’une «clause crépusculaire».
La source, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat en raison du caractère délicat des négociations, a souligné que M. Lighthizer n’avait pas rejeté les idées canadiennes, et qu’il avait admis que des progrès devaient avoir lieu. Selon elle, le représentant se serait montré intéressé et aurait posé des questions, dans le cadre d’une conversation substantielle, précisant toutefois qu’il était encore trop tôt pour en tirer des conclusions.
M. Lighthizer est resté plutôt impassible, mais à tout le moins, il n’a pas dit non, selon des responsables canadiens.
La rencontre de Davos semblait être un prélude à une autre réunion, prévue lundi à Montréal, à laquelle s’ajouterait le responsable mexicain, Ildefonso Guajardo. Cette dernière rencontre devrait clore la sixième ronde de négociations sur l’ALÉNA.
Ces propos à Davos ne sont pas passés inaperçus dans l’hôtel de Montréal où les négociateurs de l’ALÉNA sont plongés dans les discussions pour tenter de faire avancer le dossier des propositions américaines controversées.
Généralement circonspect, le négociateur en chef du Canada, Steve Verheul, a affirmé aux journalistes que le ton à la table de négociations était «plutôt constructif» et que les discussions se déroulaient «raisonnablement bien».
Le Canada a présenté à la table des négociations des contre-propositions que des responsables gouvernementaux ont qualifiées de «créatives», faisant valoir que la réponse des Américains à leur sujet pourrait être cruciale pour l’avenir de l’ALÉNA.
Mme Freeland a indiqué au réseau télévisé CNN, depuis Davos, que le Canada abordait les discussions avec une attitude positive et qu’elle y voyait de réelles occasions de progrès.
Le président Donald Trump s’est fait moins rassurant dans une entrevue à CNBC depuis Davos.
«L’ALÉNA est une entente horrible. Nous la renégocions. Je pourrais éliminer l’ALÉNA, je pourrais aussi ne pas le faire. Nous verrons ce qui arrivera», a dit M. Trump.
Pressé d’en dire plus, le président a ajouté: «Est-ce qu’elle sera renégociée? Nous travaillons en ce moment avec Bob Lighthizer et tout le groupe. Je crois que nous avons une bonne chance, mais nous verrons ce qui va arriver.»
Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé aux journalistes à Davos qu’une entente était «parfaitement possible».
«Je sais que nous serons en mesure d’y arriver, et je le répéterai aussi souvent que je le peux», a dit M. Trudeau.