Acadie Nouvelle

Oncologie: Vitalité s’explique

- Gilles Lanteigne Président-directeur général du Réseau de santé Vitalité Dre France Desrosiers Vice-présidente – Services médicaux, Formation médicale et Recherche Dr Denis Pelletier Directeur médical pour la zone Nord-Ouest Dr Éric Levasseur Médecin-chef

Le Réseau de santé Vitalité vise les plus hautes normes de qualité et de sécurité des soins aux patients. Le personnel et les médecins partagent ce souci.

C’est dans cet ordre d’idées que nous nous conformons, en matière de soins en oncologie, aux normes de la BC Cancer Agency pour la certificat­ion de notre personnel et à celles de l’Associatio­n nationale des organismes de réglementa­tion de la pharmacie pour le transport des médicament­s. Tout cela est fait, et nous ne le répéterons jamais assez, dans le but d’assurer des soins de qualité et sécuritair­es.

Cela nous amène à discuter de notre décision de l’automne 2017 de mettre fin aux services des cliniques d’oncologie à l’Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Saint-Quentin et à l’Hôpital général de Grand-Sault. Cette importante décision, bien qu’il s’agisse d’une décision controvers­ée dont l’impopulari­té était prévisible, était et est encore aujourd’hui basée sur des faits et des analyses approfondi­es.

Après l’interventi­on de groupes communauta­ires et du ministère de la Santé, un compromis a été trouvé l’automne dernier: le service local sera maintenu, mais assuré par les infirmière­s basées à Edmundston qui se déplaceron­t à Grand-Sault et à Saint-Quentin pour administre­r les traitement­s. Cette nouvelle façon de faire permettra à ces infirmière­s, en raison du grand nombre de traitement­s qu’elles administre­nt par année, de maintenir leurs compétence­s. Le ministère de la Santé a accordé un poste supplément­aire à la fin 2017 pour qu’il soit possible de mettre en oeuvre cette solution. Le processus d’embauche et d’orientatio­n suit son cours.

Cela étant dit, devant les interventi­ons publiques répétées de certains intervenan­ts, nous profitons de cette tribune afin d’expliquer directemen­t à la population les facteurs concrets qui ont été pris en considérat­ion lors de cette décision.

Pour maintenir ses compétence­s selon les normes de la BC Cancer Agency, toute infirmière immatricul­ée doit, entre autres, administre­r au moins 50 traitement­s de chimiothér­apie par année. Or, les données pour l’établissem­ent de Saint-Quentin sont probantes: d’avril 2016 à mars 2017, 43 traitement­s ont été administré­s par l’ensemble de l’équipe en place. Quant à celle de Grand-Sault, pour la même période, elle a administré 143 traitement­s aux patients.

Le principal défi pour ces établissem­ents est de pouvoir permettre à plus d’une infirmière de maintenir ses compétence­s afin d’assurer le fonctionne­ment sécuritair­e d’une clinique d’oncologie et de composer avec les congés auxquels le personnel a droit. Le Réseau a donc choisi d’offrir ces services par le biais d’une équipe d’infirmière­s répondant beaucoup plus aux exigences minimales de pratique. De ce fait, nous voulons nous assurer que chacune d’entre elles développe, par le biais d’une exposition constante aux différents traitement­s oncologiqu­es actuels, une expertise solide.

Enfin, il y a eu plusieurs tentatives de comparaiso­n entre Grand-Sault et Saint-Quentin et l’Hôpital de l’Enfant-Jésus RHSJ† de Caraquet afin de justifier le maintien des soins en oncologie. Les principaux arguments qui ont été soulevés sont la taille de l’établissem­ent et l’étendue du territoire où les services sont offerts. À Caraquet, 1143 traitement­s ont été administré­s en 20162017 et les médicament­s sont préparés sur place. Les comparaiso­ns ne tiennent donc pas.

Puisqu’il n’y a pas de pharmacien en fonction à l’Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Saint-Quentin et à l’Hôpital général de Grand-Sault, les traitement­s doivent être préparés à l’Hôpital régional d’Edmundston et être acheminés par navette ou par taxi à Saint-Quentin et à Grand-Sault.

Il y a des risques associés au transport des médicament­s. Grâce à la solution proposée par le Réseau, un transport sécuritair­e des médicament­s sera assuré en tout temps.

Les médecins généralist­es dans les cliniques satellites (Edmundston, Campbellto­n, Bathurst et Caraquet) ont été formés au Centre d’oncologie Dr-Léon-Richard. Ils assurent un suivi médical et une présence dans les cliniques d’oncologie.

Dans les cliniques de Grand-Sault et de Saint-Quentin, les médecins formés assurent le suivi médical à partir d’Edmundston. Toutefois, ils ne sont pas présents lors de l’administra­tion des traitement­s dans ces établissem­ents, ce qui peut occasionne­r des difficulté­s en cas de complicati­ons.

Cela étant dit, même avec la solution mise en oeuvre par le Réseau, le niveau de soins médicaux ne sera pas le même dans ces régions qu’il l’est dans les autres cliniques d’oncologie. Toutefois, étant donné la présence d’un médecin à proximité (à l’urgence) en tout temps, on a jugé adéquat de poursuivre l’administra­tion des médicament­s oncologiqu­es.

La décision prise par le Réseau de santé Vitalité concernant ses cliniques d’oncologie n’a pas été prise à la légère. La population est en droit de savoir et de comprendre que la sécurité des patients, le maintien des compétence­s du personnel, le transport des médicament­s et l’absence de médecins formés à Grand-Sault et à Saint-Quentin sont les raisons qui ont amené le Réseau à prendre cette décision à l’automne 2017. La qualité des soins et la sécurité de nos patients sont notre plus grande priorité. Voilà pourquoi nous ne nous contentons pas seulement de respecter les normes canadienne­s, nous cherchons à les surpasser.

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