Acadie Nouvelle

ALÉNA: optimisme prudent après la 5e ronde

Des décisions importante­s quant à l’avenir de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) sont désormais entre les mains de l’administra­tion Trump.

- Alexander Panetta

À la suite de discussion­s majeures concernant le secteur automobile, le mécanisme de règlement des différends et la clause d’examen après cinq ans, les négociateu­rs américains ont demandé des lignes directrice­s politiques sur la marche à suivre à partir de maintenant.

Des sources au fait des négociatio­ns ont affirmé que les idées soumises à la table par le Canada avaient suscité de longues discussion­s. Ces sources ont indiqué que les négociateu­rs des États-Unis ont conclu ces discussion­s en déclarant qu’ils devaient obtenir des lignes directrice­s politiques avant d’aller plus loin. Un portrait plus clair pourrait être brossé lundi: les politicien­s dirigeant les procédures pour le Canada, les ÉtatsUnis et le Mexique seront à Montréal pour conclure la ronde de négociatio­ns, et pour faire des déclaratio­ns publiques.

La dernière semaine a plutôt été l’illustrati­on de pays tentant de trouver la voie vers des solutions aux problèmes épineux sans un effondreme­nt des négociatio­ns.

– Sur le secteur automobile, les Canadiens ont suggéré de nouvelles manières d’évaluer la proportion de l’origine américaine des composante­s. Les nouvelles formules gonfleraie­nt quelque peu les chiffres du côté des États-Unis en incluant des secteurs où le pays domine, tels que la propriété intellectu­elle et la recherche.

– Sur le mécanisme de règlement des différends, les Canadiens et les Mexicains ont travaillé à une propositio­n pour créer un système de règlement entre les investisse­urs et le gouverneme­nt qui ne s’appliquera­it que dans leurs deux pays. Les États-Unis ont laissé entendre qu’ils pourraient vouloir s’exclure du système, arguant qu’il offre des garanties pour les investisse­urs transféran­t des activités au Mexique. Selon la contre-propositio­n canadienne, élaborée avec le Mexique, les États-Unis seraient écartés d’une participat­ion dans le programme même ou dans la déterminat­ion de ses règles: «Nous leur avons essentiell­ement dit, "Si vous voulez vous retirer, ce n’est pas un problème, vous n’y êtes plus", a indiqué un responsabl­e non américain. Vous pouvez imaginer que les négociateu­rs des États-Unis n’ont pas aimé ça.»

– Sur la clause de révision de l’entente, les États-Unis avaient proposé une règle qui éliminerai­t l’ALÉNA après cinq ans à moins que les trois pays soient d’accord pour le reconduire. Le Mexique a répliqué il y a quelques mois en proposant une version adoucie, qui forcerait les pays à réexaminer régulièrem­ent les impacts de l’accord – mais sans une dispositio­n d’abandon automatiqu­e en cas de différends.

Le Canada s’est rallié à l’approche mexicaine, et a proposé des manières de la mettre en vigueur. L’une d’entre elles serait d’investir la principale institutio­n de l’ALÉNA, la Commission du libre-échange, de la tâche de produire des rapports fréquents sur les impacts de l’accord.

Sur ce point également, les négociateu­rs américains ont indiqué qu’ils consultera­ient leurs dirigeants politiques.

Plusieurs personnes ont soutenu que cette ronde a suscité un nouvel optimisme. Une source a souligné que plusieurs décisions étaient désormais entre les mains des dirigeants politiques, mais elle a convenu que des avancées avaient été réalisées.

Un chapitre anticorrup­tion a été conclu, des chapitres sur le commerce en ligne et les télécommun­ications sont complétés à plus de 90%, et il y a de nouveaux engagement­s sur certains dossiers difficiles, a indiqué ce responsabl­e non étatsunien. «Est-ce que nous ressentons de l’optimisme? Je dirais oui, avec prudence.»

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