Justin Trudeau donne tout son appui à #moiaussi
Le premier ministre Justin Trudeau a réitéré devant ses députés réunis en caucus dimanche, au parlement, son appui indéfectible aux mouvements dénonçant le harcèlement et les agressions sexuelles.
Il a consacré une partie du discours qu’il a livré en matinée devant élus et médias à cette question, et ce, en l’absence du député Kent Hehr, qui a offert sa démission comme ministre jeudi dernier après que des allégations d’inconduite sexuelle eurent fait surface.
Le premier ministre a été ovationné par les membres de son caucus lorsqu’il a affirmé que les phénomènes #moiaussi et #timesup étaient plus que de simples mots-clics et qu’il fallait saluer le courage des femmes qui font des dénonciations.
«Ce ne sont pas des campagnes discrètes pour le changement social. Il s’agit d’un mouvement, et d’un mouvement dont l’heure est venue», a-t-il lancé, reprenant des propos formulés en début de semaine dans son discours au Forum économique mondial de Davos.
«Le harcèlement sexuel est un problème systémique, et il est inacceptable. Lorsque les femmes prennent la parole, nous avons la responsabilité de les écouter et de les croire», a enchaîné Justin Trudeau.
Quelques députés croisés avant le début de la rencontre, dont la ministre des Institutions démocratiques, Karina Gould, ont affirmé qu’ils n’éprouvaient pas de malaise à siéger aux côtés de Kent Hehr au sein du caucus national.
«Je me sens à l’aise», a-t-elle assuré en mêlée de presse à son arrivée au parlement, plaidant qu’il est «important d’avoir la possibilité de mener une investigation puisqu’on pourra entendre les deux côtés».
«Mais bien sûr, je crois que le premier ministre a pris la bonne décision», a-t-elle ajouté.
De son côté, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, n’a pas voulu parler de son sentiment personnel face au maintien du député Hehr au sein du caucus libéral. «Il y a un processus d’enquête qui est en cours présentement», a-t-elle offert en mêlée de presse.
L’élue montréalaise, qui dit n’avoir pas eu vent de rumeurs concernant Kent Hehr avant que l’affaire ne se retrouve dans les médias, a néanmoins insisté sur le fait que les mouvements comme #moiaussi et #timesup étaient tout sauf «éphémère».
«Je pense au contraire que c’est un changement fondamental de culture qui est au bénéfice des femmes et des hommes partout à travers le pays et à travers, en fait, l’Occident», a suggéré Mme Joly.
Quant à la ministre de la Condition féminine, Patty Hajdu n’a pas voulu commenter «le cas spécifique» de son collègue de Calgary, ni dire si la présence de ce dernier dans les réunions du caucus libéral pourrait être de nature à l’indisposer.
Elle a préféré mettre l’accent sur les progrès qui permettront de réaliser un projet de loi contre le harcèlement et la violence sexuels dont elle est dépositaire, le C-65, lequel sera d’ailleurs débattu en deuxième lecture lundi à la Chambre des communes.
La réunion des députés libéraux se tient à la veille de la rentrée parlementaire. Les députés fédéraux rentrent lundi à Ottawa pour une session qui promet d’être chargée sur le plan législatif, entre autres avec le projet de loi sur la légalisation du cannabis.
La renégociation de l’Accord de libreéchange nord-américain (ALÉNA), qui se poursuit à Montréal, sera un dossier qui accaparera aussi le gouvernement libéral. Le premier ministre Trudeau a fait référence à ces pourparlers dans son discours, décochant une flèche à l’endroit des conservateurs.
Car ces derniers seraient prêts à «s’incliner devant les demandes américaines» simplement pour signer une entente comme ils étaient prêts à le faire dans le cas de la première mouture du Partenariat transpacifique (PTP), qu’ils voulaient parapher «sans améliorations», a-t-il dit.
«Eh bien nous avons une façon différente de faire les choses. Nous nous tiendrons toujours debout pour les Canadiens, pour les emplois, et pour nos valeurs», a lancé Justin Trudeau sous les applaudissements de ses élus.
Le premier ministre a annoncé mardi dernier alors qu’il se trouvait à Davos que le Canada et les dix autres membres restants du PTP avaient conclu à Tokyo, au Japon, les discussions relatives à un nouvel Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).