LA BANQUE ALIMENTAIRE DE GRAND-SAULT FERME
Les menaces de fermeture qui planaient depuis un bon moment sur la Banque alimentaire régionale de Grand-Sault étaient loin d’être sans fondement.
Aux prises avec de sérieuses difficultés financières, la direction de l’organisme vient d’annoncer qu’elle allait cesser ses activités pour une période indéterminée, et ce, dès lundi.
«On veut prendre un mois de réflexion. La décision a été prise par le conseil d’administration, après des discussions avec notre comptable», a tout d’abord expliqué Glenn Rioux, le président de l’organisme.
Celui-ci a indiqué que la banque alimentaire doit composer avec une baisse de l’aide gouvernementale de l’ordre de 5000$ et avec une hausse notable du prix des aliments.
«La fermeture de l’usine Dr. Oetker nous fait mal également, l’entreprise nous fournissait des pizzas et des boîtes de carton servant aux aliments», a ajouté Glenn Rioux.
L’organisme tente depuis l’automne dernier de mettre sur pied une loterie du type chasse à l’as, ce qui pourrait lui permettre de renflouer ses coffres si l’initiative s’avérait concluante.
Règlementation oblige, la loterie s’est toutefois heurtée à une certaine lenteur administrative, ce qui a retardé son lancement.
La direction de la banque alimentaire évalue à environ 30 000$ la somme d’argent qui serait nécessaire immédiatement afin d’assurer la poursuite des activités de l’organisme de bienfaisance.
«Le problème est d’ordre financier et politique», estime Glenn Rioux.
La Banque alimentaire régionale de Grand-Sault dessert plus de 6500 personnes, sur un vaste territoire s’étendant de Notre-Dame-de-Lourdes jusqu’à la communauté rurale de New Denmark.
Difficile de prédire ce qu’il adviendra à court terme de ces nombreux utilisateurs qui avaient l’habitude de se procurer des denrées auprès de l’organisme d’aide alimentaire.
Il se pourrait bien que des banques alimentaires comme celles d’Edmundston, de Perth-Andover, de Saint-Quentin ou de Plaster Rock viennent prêter main-forte à la clientèle qui était jusqu’à maintenant desservie par la Banque alimentaire régionale de Grand-Sault.
Malgré cette intervention somme toute rapide de l’Association des Banques Alimentaires du Nouveau-Brunswick, Glenn Rioux n’est pas tendre à l’endroit de l’organisme qui représente les banques alimentaires et les cuisines communautaires à travers la province.
«Il y a des gens qui ne sont peut-être pas à la bonne place dans cette association. Je me questionne aussi sur la façon que leur budget est géré, l’argent est bien mal dépensé», lance sans retenue le président de la Banque alimentaire de Grand-Sault.
Chuck Chiasson, le député provincial de la circonscription Victoria-la-Vallée, a indiqué travailler avec des fonctionnaires du ministère du Développement social afin de trouver des solutions aux problèmes qui touchent la banque alimentaire de la région qu’il représente.
«Le ministère du Développement social travaille en étroite collaboration avec l’Association des banques alimentaires du Nouveau-Brunswick pour veiller à ce que les clients ne soient pas touchés par la fermeture de la Banque alimentaire régionale de Grand-Sault», a pour sa part indiqué Anne Mooers, porte-parole du ministère.
Celle-ci a bien pris soin de rappeler que le Nouveau-Brunswick est la seule province au Canada qui fournit un financement direct aux banques alimentaires.
«Il y aurait peut-être un peu de travail à faire en fait de campagne de financement pour que les banques alimentaires puissent garder leurs portes ouvertes…», estime Albertine Leblanc.
«L’Association des Banques Alimentaires du Nouveau-Brunswick tient à rassurer les gens. Il y aura distribution d’aliments pour les gens de la région de Grand-Sault, personne n’a à s’inquiéter», ont affirmé Albertine Leblanc et Greg Doucet, qui sont respectivement viceprésidente et coordonnateur des aliments de l’organisme provincial.