Acadie Nouvelle

La démission du ministre Horsman réclamée

- mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

Une députée de l’opposition officielle continue de réclamer la démission du ministre des Familles et des Enfants en raison des problèmes récurrents dans son ministère et des réformes qui continuent de se faire attendre.

Selon Dorothy Shephard, des parents négligents peuvent se voir retirer temporaire­ment leurs enfants plus d’une dizaine de fois avant d’en perdre définitive­ment la garde au Nouveau-Brunswick

L’élue progressis­te-conservatr­ice déplore également qu’un projet de loi adopté en 2010 pour donner la priorité à la famille élargie lorsque des parents perdent la garde de leurs enfants ne soit toujours pas entré en vigueur malgré les engagement­s répétés du ministre Stephen Horsman.

Même si ces problèmes ne datent pas d’hier, Mme Shephard pointe du doigt le manque de leadership du ministre des Familles et des Enfants pour le maintien du statu quo.

«Son coeur est peut-être à la bonne place, mais il ne semble pas avoir la capacité de comprendre que si tu ne poses pas de question, tu n’obtiendras pas de réponses», a confié la députée aux médias quelques minutes après avoir réclamé la démission du ministre Horsman durant la présentati­on des prévisions budgétaire­s de son ministère, vendredi.

Stephen Horsman s’est retrouvé dans l’embarras au début du mois pour sa gestion d’une affaire de grave négligence impliquant cinq enfants dont la famille était connue du ministère depuis plusieurs années.

M.Horsman a avoué avoir seulement appris l’existence de cette affaire au début du mois grâce aux médias même si cette histoire faisait les manchettes depuis 2016.

Il s’est défendu à nouveau vendredi de manquer de leadership ou d’être un ministre qui ne maitrise pas ses dossiers.

«Je travaille avec ce ministère du matin au soir, durant les vacances, les weekends, la nuit. Je travaille fort pour les gens. Et je n’ai toujours pas entendu la députée d’en face appeler mon bureau pour discuter de quelque problème que ce soit», a répondu M. Horsman, visiblemen­t offensé par les commentair­es de Dorothy Shephard et allant jusqu’à l’accuser de «radoter»

«Rien n’est blanc ou noir. Quand on travaille avec des gens, il y a beaucoup de zones grises. Mais chaque fois que nous essayons d’améliorer quelque chose, les députés d’en face continuent de se plaindre.»

Selon Mme Shephard, les enfants sont souvent soustraits de leur famille à répétition par les responsabl­es de la protection de l’enfance avant qu’une solution définitive ne soit envisagée.

Lorsqu’il est clair aux yeux des travailleu­rs sociaux que les parents ne pourront jamais prendre soin adéquateme­nt de leurs enfants, ils doivent être capables de leur retirer définitive­ment la garde «plus rapidement» afin de mettre fin à cette pratique des «portes tournantes», affirme la députée de Saint-Jean-Lancaster.

Confronté à cette problémati­que, le Stephen Horsman a répondu que l’objectif principal devait toujours être de réunir les enfants avec leurs parents.

«Dans certains cas, ça ne se produit pas ainsi, mais nous continuons de travailler avec les parents et les travailleu­rs sociaux.»

Lorsque les parents perdent la garde de leurs enfants, on essaye généraleme­nt de les confier à un membre de leur famille élargie plutôt qu’à des inconnus.

Toutefois, ce lien de parenté n’a pas de statut légal puisqu’un projet de loi adopté en 2010 pour officialis­er cette pratique n’a toujours pas été proclamé pour le gouverneme­nt.

Les membres de la famille élargie qui se retrouve avec la garde d’un enfant «ne peuvent même pas leur faire couper les cheveux sans appeler leurs parents», avance Dorothy Shephard.

«Les parents peuvent venir reprendre leurs enfants à n’importe quel moment», dit-elle. C’est la raison pour laquelle elle réclame l’entrée en vigueur de la loi.

Stephen Horsman avait promis l’an dernier d’agir «très bientôt» sur cette question. Il n’était cependant pas en mesure, vendredi, de promettre que cette situation et plusieurs autres réformes sur lesquelles travaille son ministère seront mises en oeuvre avant les élections de l’automne.

«La loi fait son chemin dans le processus gouverneme­ntal. Malheureus­ement, ça prend du temps, mais je suis déterminé à ce que nous terminions ça.»

Contrairem­ent à ce qu’affirme Mme Shephard, le ministre Horsman assure qu’une politique est déjà en place pour que les membres de la famille élargie puissent s’occuper pleinement des enfants qui sont retirés à leurs parents.

«Elle dit que les familles attendent. Eh bien, elles n’attendent pas. Les gens obtiennent le service avec le lien de parenté. C’est fait maintenant.»

«J’ai déjà demandé la démission du ministre et je la demande à nouveau aujourd’hui (vendredi) parce que je ne crois pas qu’il a suffisamme­nt de leadership pour amener ce ministère là où il doit aller.»

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Le ministre Stephen Horsman. - Archives
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