Acadie Nouvelle

La piètre croissance économique du N.-B.

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Il ne faut pas se cacher la tête dans le sable et il faut reconnaîtr­e que toutes les prévisions économique­s pour l’année en cours placent le Nouveau-Brunswick en queue de peloton quand vient le temps de mesurer la croissance économique.

C’est une tendance lourde que l’on peut observer depuis la récession de 2008. Que l’on soit libéral, conservate­ur ou autre chose, ce n’est pas le temps de dire que c’est la faute d’un parti politique ou d’un gouverneme­nt en particulie­r. Ce qu’il faut retenir de cette situation, c’est que les gouverneme­nts successifs qui se sont installés à Fredericto­n depuis vingt ans n’ont pas écouté les analystes qui dès la fin des années 1990 sonnaient l’alarme en annonçant, d’une part, le vieillisse­ment de la population et, d’autre part, la mort évidente de l’industrie papetière.

Chez les conservate­urs, quand ceux-ci furent au pouvoir, c’est l’obsession des taxes qui les aura empêchés d’aller de l’avant. Ils partent d’un vieux principe de droite que toutes taxes sont un péché et que la lutte contre le déficit est la bataille par laquelle on peut mater l’économie.

Dans ce contexte, leurs actions sont généraleme­nt contre-productive­s en réaction à des politiques mises en place par les libéraux.

À titre d’exemple, on se rappellera des conservate­urs de Bernard Lord pour avoir enlevé le péage sur la transcanad­ienne, imposant par ce fait des dépenses qui atteindron­t bientôt le milliard de dollars.

Ils sont encore convaincus qu’ils ont sauvé la province d’une catastroph­e alors que quelques contribuab­les aux alentours de Salisbury sont les seuls bénéficiai­res de ce geste.

Pendant ce temps, les conservate­urs ont dormi à la roue du développem­ent économique. Ils ont par exemple collaboré avec les Irving pour la fermeture du chantier naval à Saint-Jean, pendant que Halifax se préparait à gagner le gros lot. Ce dossier est sans équivoque l’erreur du siècle en matière de développem­ent économique. Ils ont également fait preuve d’une nonchalanc­e incroyable dans le dossier de l’orimulsion et dans celui du nucléaire.

Chez les libéraux, c’est généraleme­nt le contraire: on a souvent le pied un peu trop pesant quand vient le temps d’aider les compagnies, mais il faut reconnaîtr­e que le gouverneme­nt Gallant réussit mieux que les autres à définir des grappes de développem­ent économique qui semblent rapporter.

Comme exemple, le controvers­é projet du Centre naval à Bas-Caraquet, malgré des tentatives évidentes de Paul Robichaud de le faire mourir, a créé jusqu’à maintenant plus de cent cinquante emplois dans le Grand Caraquet.

Des initiative­s semblables en nouvelles technologi­es semblent porter fruit également dans plusieurs régions de la province.

En conclusion, il faut abandonner les projets dinosaures reliés à l’énergie fossile et miser sur une province plus propre et tournée vers l’avenir. Oui, la croissance est faible, mais le gouverneme­nt donne des signes qu’il a compris le message en misant sur une politique familiale capable de ramener des jeunes dans notre province. Il serait regrettabl­e de risquer ce bon départ en changeant de gouverneme­nt une fois de trop!

Lors du dépôt de son dernier budget, la ministre des Finances du N.-B. a déclaré «Les contribuab­les du N.-B. ont atteint le seuil maximum qu’ils et elles peuvent contribuer en taxes et impôts ». Wow! Ça, c’est fort comme message provenant de la personne responsabl­e d’être allé chercher plus d’un milliard de dollars en revenus supplément­aires des contribuab­les du N.-B. au cours des trois dernières années. Où sont passés tous ces millions alors que la dette continue d’augmenter, les services ont été réduits et les listes d’attentes s’allongent en santé?

Le premier ministre Gallant vient d’annoncer 20 millions $ pour la ville de SaintJean afin, selon lui, d’atténuer les effets qu’aura un plan de saine gestion mis en place par la Ville. La personne responsabl­e des finances de la Ville de Saint-Jean croit que l’interventi­on de M. Gallant aura un effet négatif sur le plan proposé par la Ville et ne fera que retarder ce qui doit être fait. Quel sera le retour sur l’investisse­ment pour les contribuab­les du N.-B.? Aucun sinon pour M. Gallant lui-même afin d’aller chercher des appuis politiques.

On se souviendra aussi que M. Gallant avait demandé aux dirigeants du Réseau de santé Horizon, lors d’un discours à Saint-Jean, de cesser ses efforts de recherche d’efficacité financière. Pourtant le Réseau Vitalité avait déjà économisé des dizaines de millions grâce à une meilleure gestion, efficience et efficacité ainsi qu’une améliorati­on de la productivi­té.

Le N.-B. prévoit avoir la pire croissance économique de toutes les provinces canadienne­s en 2018. Une étude récente démontre que 40% des Canadiens disent avoir retiré de l’argent prématurém­ent de leur régime de retraite en 2017. La même étude démontre aussi que ces mêmes Canadiens ont retiré 22% de plus que l’année précédente, et ce pour des dépenses à court terme et donnent comme raison «ne pas avoir assez d’argent disponible pour payer leurs factures». Les plus hauts montants furent retirés par les résidents de la région Atlantique. Les gens doivent emprunter pour survivre.

Alors que des travailleu­rs de la province sont sans emploi, des entreprise­s du Nord-Ouest investisse­nt de leur argent afin d’attirer des travailleu­rs et augmenter l’activité économique et générer des revenus pour la province. Est-ce qu’une partie des 20 millions $ accordés à la ville de Saint-Jean aurait pu être investi afin d’aider à faciliter le mouvement de la main d’oeuvre là où des emplois à temps plein sont disponible­s?

Certains diront que les salaires ne sont pas assez élevés pour attirer les travailleu­rs. Selon moi, ce qui compte, c’est l’argent disponible une fois les taxes et les impôts payés. Les travailleu­rs à temps plein contribuen­t toute l’année à la livraison des services de santé, d’éducation, de transport ou autre.

Il est regrettabl­e qu’il ait fallu presque quatre ans et une élection à l’horizon pour que la ministre des Finances comprenne ce que la population du N.-B. savait déjà.

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