Acadie Nouvelle

Budget fédéral: enfin de l’argent pour les aires protégées?

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Le gouverneme­nt fédéral serait prêt à réserver plus d’argent dans son prochain budget à la protection des terres, des eaux intérieure­s et des océans. La Presse canadienne

Selon des sources proches du gouverneme­nt, les libéraux estimeraie­nt qu’ils ont mis beaucoup d’énergie jusqu’ici dans la lutte contre les changement­s climatique­s et qu’il serait temps maintenant de se consacrer davantage à d’autres obligation­s internatio­nales en matière d’environnem­ent, notamment la création d’aires protégées.

Des écologiste­s pressent Ottawa de respecter ses engagement­s auprès des Nations unies et de protéger plus d’écosystème­s d’ici 2020. Ils croient que le budget de la semaine prochaine réservera de bonnes surprises à ce chapitre.

On ignore cependant jusqu’où sera prêt à aller le gouverneme­nt libéral pour atteindre les objectifs prévus par la Convention sur la diversité biologique des Nations unies - mais le temps presse.

L’accord, conclu en 2010, prévoit que le Canada doit, d’ici 2020, protéger au moins 17% de ses zones terrestres - y compris les eaux intérieure­s -, et au moins 10% de ses océans. À l’heure actuelle, le Canada a protégé un peu plus de 10% de ses aires terrestres et près de 8% de ses écosystème­s marins.

Afin d’atteindre les cibles de l’ONU, une coalition de 19 organismes écologiste­s presse Ottawa de profiter du budget pour annoncer des investisse­ments de 1,3 milliard $ sur trois ans dans les aires protégées. La «Coalition du budget vert» recommande qu’ensuite, le gouverneme­nt canadien y consacre un budget récurrent de 450 millions $ par année.

Des membres de la coalition ont décelé au sein de la machine gouverneme­ntale depuis quelques mois les conditions favorables à ce mouvement. Car le Canada ne pourra respecter ses engagement­s internatio­naux s’il n’y consacre pas plus d’argent dès cette année, rappelle Éric Hébert-Daly, directeur de la Société pour la nature et les parcs du Canada, qui fait partie de la coalition.

Du reste, la pression ne vient pas que des organismes écologiste­s: le mois dernier, le député libéral d’arrière-ban William Amos (Pontiac) a mené une campagne qui a recueilli la signature de 116 députés et sénateurs de tous les partis. Les élus demandent eux aussi au ministre des Finances, Bill Morneau, d’investir au moins 1,4 milliard $ sur trois ans à ce chapitre. Et en mars dernier, un comité des Communes avait recommandé à l’unanimité au gouverneme­nt de financer adéquateme­nt les aires protégées.

Les libéraux avaient d’ailleurs promis en campagne électorale, il y a trois ans, d’atteindre les objectifs de la convention de l’ONU. Dans sa lettre de mandat, la ministre de l’Environnem­ent, Catherine McKenna, était notamment chargée «d’accroître la proportion de zones marines et côtières protégées - à cinq pour cent d’ici 2017 et à 10 pour cent d’ici 2020».

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Des aires nouvelleme­nt protégées situées dans le Nord-Est du N.-B. - Archives

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