Acheter local pourrait créer 9000 emplois
Si chaque Néo-Brunswickois achetait un peu plus de produits faits ici, 9000 nouveaux emplois pourraient être créés en cinq ans. Patrick Lacelle
Plus précisément, si chaque NéoBrunswickois remplaçait, dans ses achats, 5% de produits provenant d’ailleurs par des produits d’ici, cela contribuerait à la création de milliers d’emplois, en plus d’engendrer des dizaines de millions de dollars en retombées économiques.
C’est la conclusion d’une étude réalisée par l’économiste Pierre-Marcel Desjardins pour le compte de Jon et Leslie Manship.
Jon Manship est l’un des fondateurs de Spielo, une entreprise spécialisée dans l’industrie du jeu de hasard. En 2003, il a vendu l’entreprise pour la faramineuse somme de 200 millions $. Depuis, la famille multiplie les dons et initiatives. Récemment, elle a offert la somme de 1,1 million $ pour la construction de l’esplanade du complexe du centre-ville.
Lundi matin, à Moncton, les Manship ont lancé une campagne de sensibilisation pour inciter les gens d’ici à acheter des produits, des services et des expériences d’ici. Pour l’amour du Nouveau-Brunswick est le nom de l’initiative et Excellence NB est le nouveau groupe formé d’entrepreneurs du secteur privé qui l’appuie.
L’idée de créer un organisme pour mousser l’intérêt envers les produits locaux est venue aux Manship il y a quelques années lors d’un voyage à l’île Fogo où un concept similaire existe. Pour l’instant, la famille millionnaire est la seule à investir dans l’initiative. Pourquoi? «J’aime le Nouveau-Brunswick et c’est chez moi. Je voulais lancer cette initiative pour aider le Nouveau-Brunswick. Je vois le potentiel que nous avons. Nous pouvons créer des milliers d’emplois. Alors, pourquoi ne pas investir? C’est quelque chose que nous pouvons tous faire maintenant. On a juste besoin de faire un petit changement dans notre façon de consommer», a avancé M. Manship à l’Acadie Nouvelle.
Ce petit changement dont il parle, c’est de remplacer des produits ou services qu’on achète provenant d’ailleurs par des produits d’ici. On ne peut pas acheter de voitures fabriquées au Nouveau-Brunswick ni d’avion. On peut par contre se procurer des vins, des biscuits, des bouteilles d’eau et du pain d’ici.
«Au lieu d’acheter de la Heineken ou de la Bud, on achète de la Moosehead ou de la bière des microbrasseries locales. C’est ça l’idée. Ce n’est pas de dire aux gens d’acheter exclusivement Nouveau-Brunswick. Si vous en achetez 20 caisses de bière par année, il y en aura peut-être une qui sera d’ici. Vous allez peut-être y prendre goût et ce sera deux ou trois pas la suite», a expliqué l’économiste Pierre-Marcel Desjardins.
Une campagne de promotion aidera à identifier les produits de la province. Alcool NB est entre autres un partenaire. Prochainement, on pourra voir des logos d’Excellence NB sur des produits faits ici ou des affiches les identifiants. Le but est de prendre en main notre économie.
«Souvent, on se sent impuissant face à nos défis économiques. On dit qu’on aimerait que des entreprises viennent s’installer ici. On pense que ce sont seulement les autres qui peuvent changer la donne. Ici, c’est un exemple où individuellement, ça peut faire de petits changements, mais si tout le monde le fait, ça peut faire une grande différence», a confié M. Desjardins.