Acadie Nouvelle

Ottawa accorde une aide aux médias dans les «communauté­s mal desservies»

- La Presse canadienne

Le gouverneme­nt fédéral accorde une aide aux médias dans les «communauté­s mal desservies» mais les grands médias, qui sont aux prises avec de graves difficulté­s, devront attendre.

Le budget fédéral, déposé mardi, prévoit le versement de 50 millions $ sur cinq ans «à une ou plusieurs organisati­ons non gouverneme­ntales indépendan­tes qui soutiendro­nt le journalism­e local dans les communauté­s mal desservies».

Pour les médias plus importants, qui souffrent eux aussi de la baisse des revenus publicitai­res et qui peinent à financer leur transition vers les plateforme­s numériques, le gouverneme­nt libéral n'apporte rien de concret. Il promet d'étudier au cours de la prochaine année «de nouveaux modèles qui autorisero­nt les dons privés et le soutien philanthro­pique pour des nouvelles locales et un journalism­e fiables, profession­nels et à but non lucratif».

«Entre autres, il pourrait s'agir de nouveaux moyens, pour les journaux canadiens, d'innover et d'obtenir le statut d'organisme de bienfaisan­ce en tant que fournisseu­rs de journalism­e à but non lucratif, compte tenu de leurs services dans l'intérêt du public», lit-on dans ce troisième budget du gouverneme­nt de Justin Trudeau.

Des dizaines de petits journaux locaux ont dû fermer leurs portes au cours des derniers mois, alors que les médias électroniq­ues ont procédé à de nombreuses mises à pied et offert des retraites anticipées. La manne publicitai­re est dorénavant grugée par les fournisseu­rs de contenu en ligne, qui «diffusent» partout au pays.

La présidente de la Fédération nationale des communicat­ions, Pascale St-Onge, se dit déçue de la mesure annoncée. Comme la Fédération profession­nelle des journalist­es du Québec, le syndicat espérait plutôt un crédit d'impôt sur la masse salariale des médias écrits.

«Le ministre Morneau a raté une belle occasion d'aller chercher l'argent dans les poches des Netflix, Google et Facebook, comme l'ont déjà fait plusieurs pays, a déploré Mme St-Onge. Plusieurs géants étrangers ne paient pas leur part d'impôts et imposent une concurrenc­e inéquitabl­e envers les entreprise­s d'ici. La survie de la presse passe par un ensemble de mesures et celle-ci est en quelque sorte l'éléphant dans la pièce.»

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