«C’est moins grave que ça aurait pu l’être»
Les changements apportés au projet de réforme fiscale au cours des derniers mois sont plutôt bien accueillis par les groupes qui représentent les entrepreneurs du NouveauBrunswick à qui nous avons parlé. Louis-Philippe Gauthier, directeur des affaires provinciales pour le Nouveau-Brunswick à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, reconnaît que le ministre Morneau a mis de l’eau dans son vin depuis juillet 2017. «Le gouvernement fédéral était convaincu de son approche cet été. Il se sont aperçu qu’il y avait des morceaux qui n’étaient pas vraiment pratiques et qui allaient avoir des impacts plus grands que ce à quoi il s’attendait», dit-il. La réforme dans son état actuel est loin d’être parfaite, mais elle est bien mieux que celle qui a été présentée il y a quelques mois, selon lui. «De notre perspective, c’est moins grave que ça aurait pu l’être. Le gouvernement a écouté.» Il se réjouit que le gouvernement libéral ait adouci le ton, mais continue de croire qu’Ottawa aurait dû repartir à zéro. «Ça aurait été préférable de mettre ça de côté et d’avoir une véritable conversation sur les structures fiscales au pays. (...) Le temps investi par tout le monde dans ce dossier-là aurait probablement été mieux investi à parler d’une réforme complète que de se battre sur des morceaux (de la réforme). Le PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, Thomas Raffy, est du même avis. Il rappelle que la réponse à la réforme proposée en juillet par Bill Morneau avait été accueillie par une importante levée de boucliers. «N’oublions pas qu’il a reçu plus de 20 000 lettres, mémoires, courriels et toutes sortes de communications.» À l’instar de Louis-Philippe Gauthier, il aurait aimé voir les libéraux abandonner leur réforme développée «sur le tas» et refaire leurs devoirs. «Ce que l’on souhaitait, c’était de complètement mettre de côté toutes ces modifications-là, toute cette réforme-là, de vraiment commencer à neuf, de revenir et d’avoir une vraie réforme avec des vraies consultations.» - PRN