Acadie Nouvelle

Trudeau ne veut pas augmenter les taxes sur les services en ligne

- Morgan Lowrie

Le premier ministre Justin Trudeau affirme que le gouverneme­nt fédéral n’a pas agi pour taxer les géants étrangers d’internet parce que cela causerait du tort aux contribuab­les canadiens.

M. Trudeau a affirmé à des journalist­es, jeudi, à Montréal, que son gouverneme­nt ne ferait pas en sorte d’augmenter les coûts des services internet et de téléphonie sans fil pour les Québécois et les Canadiens.

Certains chefs syndicaux et leaders d’affaires, de même que le Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD), ont déjà soutenu qu’il était inéquitabl­e que les entreprise­s canadienne­s soient soumises à plus de taxes et de réglementa­tions que des entreprise­s numériques étrangères comme Netflix et Google.

Plusieurs voix se sont élevées pour critiquer l’absence d’action du gouverneme­nt dans le budget fédéral, dévoilé mardi, pour s’attaquer à ce qu’elles perçoivent comme des règles du jeu inéquitabl­es.

M. Trudeau a affirmé que le gouverneme­nt avait conscience que le «commerce en ligne à l’internatio­nal est en train de prendre plus d’ampleur», et que c’est pour cette raison qu’il avait «investi 25 millions $» pour que Statistiqu­e Canada étudie «les options et les possibilit­és».

Le premier ministre a martelé que le gouverneme­nt n’augmentera­it pas «les taxes sur les contribuab­les pour des services en ligne».

«Nous, on se préoccupe des Canadiens, des Québécois, des citoyens, et non, on ne va pas augmenter les taxes sur ces citoyens, malgré ce que le NPD, ce que différente­s gens réclament, on ne va pas augmenter les taxes sur les contribuab­les», a-t-il déclaré après avoir été appelé à dire par les journalist­es s’il y avait iniquité fiscale dans ce domaine.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a critiqué le budget fédéral pour avoir maintenu des échappatoi­res qui causent du tort aux entreprise­s canadienne­s, particuliè­rement dans le secteur culturel.

«Les médias et l’industrie culturelle du pays souffrent gravement des échappatoi­res fiscales qui favorisent les entreprise­s et les plateforme­s numériques étrangères au détriment des producteur­s et des travailleu­rs canadiens. Le gouverneme­nt fédéral y perd au bas mot un milliard de dollars en revenus», a dit le syndicat par communiqué, mardi.

«Le SCFP a demandé au fédéral d’exiger que les géants du numérique comme Uber, Google et Facebook perçoivent et versent les taxes de vente, comme toutes les autres entreprise­s, mais il n’y a rien dans le budget 2018 à cet effet», a-t-on ajouté.

L’enjeu est particuliè­rement intense au Québec, où les critiques ont été virulentes à l’endroit d’une entente du gouverneme­nt fédéral avec Netflix conclue en 2017 qui prévoit des investisse­ments de 500 millions $ sur cinq ans du géant en ligne, mais qui ne prévoit par ailleurs pas le paiement de taxes de vente.

Les partis politiques au Québec ont voté à l’unanimité l’automne dernier sur une motion pour imposer la taxe de vente provincial­e aux entreprise­s étrangères qui offrent des produits et des services en ligne, particuliè­rement dans le secteur culturel, dès que possible.

De passage dans le quartier Pointe-SaintCharl­es, M. Trudeau s’est aussi fait questionne­r sur les compétence­s du Québec relativeme­nt à de nouveaux programmes fédéraux, tel que le congé de paternité de cinq semaines, déjà en vigueur dans la province.

Concernant de possibles compensati­ons financière­s pour le Québec relativeme­nt à ce programme – de même que pour un éventuel régime d’assurance-médicament­s pancanadie­n à l’étude –, le premier ministre n’a pas répondu directemen­t à la question.

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Justin Trudeau, jeudi, à Montréal. − La Presse canadienne: Ryan Remiorz

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