GARE AUX NIDS-DE-POULE
Les nombreux gels et dégels des derniers mois n’auront pas été sans conséquence; la saison des nids-de-poule survient plus tôt qu’à l’habitude dans certaines régions du Nouveau-Brunswick cette année.
C’est une tradition annuelle dont on se passerait bien. Avec l’arrivée du printemps et du redoux, les routes de la province en prennent pour leur rhume.
Mais avec l’hiver en dents de scie que l’on vit jusqu’à maintenant, les nids-de-poule n’ont pas attendu la fonte de la neige pour se pointer le bout du nez. Dans plusieurs coins de la province, les automobilistes doivent déjà faire du slalom pour essayer de sauver les amortisseurs de leur véhicule.
C’est notamment le cas à Moncton, où le personnel de la Municipalité a déjà pas mal de pain sur la planche.
«Il y a eu plusieurs événements de gel et de dégel, de la neige suivie de pluie, suivie de température chaude, suivie de gel. Cette combinaison-là a fait en sorte que les nids-depoule se sont développés plus tôt qu’à l’habitude», affirme l’agent de communications André Cormier.
Il explique que puisque les usines d’asphaltes n’ont pas encore ouvert leurs portes pour la saison de construction, les employés de la Ville doivent se rabattre sur deux solutions de rechange.
La plupart des petits nids-de-poule sont réparés temporairement grâce à la méthode du rapiéçage à froid. En gros, il s’agit de remplir les trous. Mais cela ne dure pas très longtemps.
«Ce qui arrive, c’est qu’avec les cycles de gel et de dégel qu’on a eu, même quand on fait du rapiéçage à froid, l’asphalte ne va pas nécessairement tenir le coup très longtemps. Il se dégrade et le nid-de-poule revient. Il faut ensuite que l’on retourne le réparer.»
Quant aux nids-de-poule plus imposants, ils sont habituellement remplis grâce au recyclage d’asphalte – effectué avec à de la machinerie spécialisée – en attendant la réouverture des usines. Cette méthode sert aussi à réparer les routes lorsque des ouvriers doivent accéder des conduites souterraines.
Les sautes d’humeur de la température ces derniers mois ont aussi laissé des traces à Bathurst. Les nids-de-poule sont plus présents qu’à l’habitude au début mars, selon l’ingénieur municipal Matthew Abernethy.
«C’était vraiment un hiver sévère pour ça (les gels et dégels). On voit certainement une différence sur nos routes. C’est problématique chaque année, mais cette année c’est un peu plus pire.»
Comme à Moncton, les cols bleus de la municipalité font ce qu’ils peuvent pour minimiser les dégâts en attendant la réouverture des usines d’asphalte.
«L’asphalte chaud est seulement disponible en mai. Donc pour l’instant, on utilise une mixture froide. On est en train d’expérimenter avec une nouvelle sorte de mixture froide du Québec. On vient de faire une commande, on va s’attaquer à ça au cours des prochaines semaines», dit-il.
À Edmundston, on rapporte que la situation semble potable pour l’instant. La porte-parole de la municipalité, Mychèle Poitras, affirme que les nids-de-poule ne se sont pas manifestés plus tôt ou en plus grand nombre qu’au cours des dernières années.
«On n’est pas tout à fait là encore. Il y a des endroits où il en a un peu, mais ce n’est pas le gros de la saison encore. Mais cela dit, il y a eu beaucoup d’asphaltage de fait au cours des dernières années. Donc ça risque d’être un peu moins pire cette année.»