Acadie Nouvelle

Régionalis­ation contre municipali­sation

-

Au Restigouch­e, l’idée d’un regroupeme­nt est débattue depuis quelque temps. Mais le projet devra être vraiment étoffé pour convaincre certains autres élus, dont le maire de Balmoral, Charles Bernard. Plus que réfractair­e à l’idée, il est carrément contre. «Ce n’est pas vrai qu’en fusionnant toutes les municipali­tés, tous les DSL, ça va régler les problèmes d’emplois et de la décroissan­ce démographi­que. Ça, c’est de la pensée magique», estime le maire. Preuve que la fusion n’est pas un outil obligatoir­e à l’harmonie intermunic­ipale, il cite le rapprochem­ent effectué depuis deux ans avec ses voisines, Charlo, Eel River Crossing et Dalhousie. «On travaille sur des projets communs, on collabore de façon positive sans être fusionné pour autant. D’ailleurs, c’est un peu la même chose à plus grande échelle. On travaille très bien ensemble au sein de la Commission de services régionaux. La régionalis­ation est plus forte à mon sens que la fusion, car elle ne divise pas», note M. Bernard. Lui-même membre de la Chambre de commerce, il se demande d’ailleurs d’où surviennen­t cette initiative et cet empresseme­nt à l’apporter à l’ordre du jour. «Quand on dit que les gens d’affaires sont favorables, de qui parle-t-on au juste? Je suis membre et je n’ai jamais été interrogé sur le sujet. Nous avons une associatio­n de développem­ent économique à Balmoral et nos membres – des entreprene­urs – sont en majorité contre l’idée. À ma connaissan­ce, les autres municipali­tés, à part peut-être Campbellto­n, ne sont pas non plus favorables à un tel regroupeme­nt. Alors on parle au nom de qui au juste quand on fait de telles affirmatio­ns, quand on propose un tel projet?», se questionne le maire. Il estime par ailleurs que la sortie publique du président de la Chambre de commerce de Campbellto­n est un très grand manque de respect envers les élus du Restigouch­e. «Il n’a pas pris le temps de nous parler et voilà qu’il balance un sujet aussi pointilleu­x comme ça dans les airs. C’est très frustrant», note le maire. Il ajoute qu’avant de songer à regrouper toute la région, le président de la Chambre de commerce devrait commencer par régionalis­er le nom de son organisati­on. «Ce qu’il ne parvient même pas à faire», dit M. Bernard. Malgré sa position, le maire se dit néanmoins prêt à rencontrer le représenta­nt de la Chambre de commerce pour entendre son opinion. - JFB

Newspapers in French

Newspapers from Canada