Pas sur la même longueur d’onde
L’industrie du camionnage et les commerçants du centre-ville ne s’entendent pas sur la place que doivent occuper les véhicules poids lourds au coeur de la municipalité. «Je trouve dommage que l’industrie soit la cible répétée d’attaques de la part de commerçants qui affirment qu’elle nuit au développement de leurs affaires et du centre-ville», se désole Jean-Marc Picard, le directeur général de l’Association du camionnage des provinces de l’Atlantique. Des commerçants évoquent également les risques pour la sécurité des automobilistes et des piétons qui se retrouvent souvent aux côtés de camions lourds, même si aucun incident regrettable du genre ne semble être survenu à Edmundston au cours des dernières années. «Les conducteurs de camions n’aiment pas nécessairement non plus se retrouver dans les rues du centre-ville avec de plein de voitures et de piétons. Ils sont encore plus alertes et redoublent de prudence», explique celui qui représente plus de 300 entreprises de camionnage en Atlantique. «Les rues appartiennent autant aux camions, aux piétons et aux automobiles», soutient Jean-Marc Picard. Le mécontentement à l’endroit de ces mastodontes de la route est palpable chez les commerçants et à la Chambre de commerce de la région d’Edmundston. «Pour régler ce problème une fois pour toutes, ça prend un nouveau pont international et une voie de contournement. Avec 700-800 camions sur les rues chaque jour, n’allez pas croire qu’un commerçant va aménager une terrasse extérieure avec tout le bruit et la pollution que ça implique», lance sans détour Luc Michaud, le président de l’organisme qui représente la communauté d’affaire de la région. «Tout le monde s’accorde depuis plusieurs années à parler d’un sérieux problème. Les seuls à ne pas être de cet avis, ce sont les camionneurs eux-mêmes!». Selon lui, ce fort achalandage de camions lourds sur les rues ne permet pas aux citoyens et aux commerçants de profiter pleinement du centre-ville comme à bien d’autres endroits au pays. «Quand vient le temps de fermer des rues, par exemple pour présenter des activités comme une parade de Noël, ça devient difficile avec tous ces camions», illustre Luc Michaud. «Regardez Moncton et Rivière-du-Loup, on ne retrouve pas ce genre de problèmes dans ces villes-là». Le président de la Chambre de commerce de la région d’Edmundston affirme que l’organisme qu’il représente veut faire de l’aménagement d’une voie de contournement un dossier prioritaire. «C’est certain que l’on voudrait voir ces projets de pont international et de voie de contournement aller de l’avant, ça représente un certain impact financier pour nous et une problématique qui nous rend la vie un peu moins facile», a pour sa part affirmé Roland Léger, le directeur des opérations chez la papetière Twin Rivers d’Edmundston. –SL