Acadie Nouvelle

Beaubassin-Est, terre de réconcilia­tion?

-

La Communauté rurale de Beaubassin­Est (CRBE) pourrait devenir une terre de réconcilia­tion entre les peuples Mi’kmaq et les Acadiens. Une avocate propose un grand pow-wow d’amitié intercultu­rel en vue du Congrès mondial acadien de 2019.

C’est du moins le rêve de Paryse Suddith, présidente de Production­s et services juridiques de la vieille rivière.

L’organisme à but non lucratif est voué à la défense, à la préservati­on et à la promotion du savoir traditionn­el et des expression­s culturelle­s traditionn­elles du pays. La femme de Saint-Quentin, qui possède du sang acadien, afro-américain et tchérokîs, souhaite voir un rapprochem­ent entre les deux peuples minoritair­es des Maritimes.

Elle voit en la culture un puissant vecteur de communicat­ion et de rassemblem­ent.

«Le nom même de notre organisme est en fait une métaphore pour la culture. La rivière, elle coule, sillonne et nourrit tout ce qu’il y a autour. C’est aussi ça, la culture. Elle nous rassemble et nous nourrit.»

Beaubassin-Est a été fondé sur des terres Mi’kmaqs non cédées. Le coin possède près de plus de 250 ans d’histoire entre ces deux peuples, dont témoignent la toponymie de la région: Kagibougou­ète et Tidiche, Aboujagane, Chimouguoi (maintenant nommé Shemogue) et Barachois, qui est un mot acadien désignant une étendue d’eau séparée de la mer par un banc de sable.

Une plaque commémorat­ive de la municipali­té rend d’ailleurs hommage aux «premiers colons établis à Barachois vers 1789». Parmi les noms de famille acadiens qui y sont inscrits (LeBlanc, Doiron, Léger, Caissie, etc.), on en retrouve également d’origine Mi’kmaq (Nocoute, Marquis et Clermont).

En plus de favoriser les relations entre les peuples, la mise en valeur de l’héritage culturel de la région pourrait également donner du tonus à l’industrie touristiqu­e du coin, poursuit celle qui a été analyste pour gouverneme­nt de la NouvelleZé­lande.

«Quand on va en Égypte, on veut voir les pyramides et la culture des Égyptiens. Quand on vient dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, pourquoi ne voudrait-on pas voir la culture acadienne et mi’kmaq?»

Paryse Suddith a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la réunificat­ion des solitudes, en réunion régulière du conseil municipal de la CRBE, lundi dernier.

«On a des traits collectifs uniques et une histoire de colonisati­on unique. Pour avoir travaillé à l’internatio­nal, je vous assure que les relations avec les Mi’kmaqs et les Acadiens c’est quelque chose de vraiment beau. C’est un trait de caractère collectif qu’on doit célébrer.»

Les propositio­ns de Paryse Suddith ont été chaudement accueillie­s par les élus. Ils ont d’ailleurs accepté de prêter main-forte à l’organisati­on de l’événement, qui est encore à l’étape embryonnai­re.

Une rencontre entre les partis devrait avoir lieu bientôt.

 ??  ??
 ??  ?? Paryse Suddith propose un grand pow-wow d’amitié intercultu­rel en vue du Congrès mondial acadien 2019. - Acadie Nouvelle: Anthony Doiron
Paryse Suddith propose un grand pow-wow d’amitié intercultu­rel en vue du Congrès mondial acadien 2019. - Acadie Nouvelle: Anthony Doiron
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada