À la recherche d’une solide candidature pour le CMA 2024
Qui accueillera la diaspora acadienne lors du Congrès mondial acadien de 2024? La Société Nationale de l’Acadie appelle les potentielles régions hôtesses à se faire connaître rapidement. Simon Delattre
L’organisme a présenté mardi un calendrier assez serré: les régions intéressées ont jusqu’au 10 mai pour faire préciser leur intention, et jusqu’au 31 octobre pour déposer le dossier de candidature. Le choix de la région hôte doit être dévoilé en juin 2019, peu avant la tenue du CMA à l’Île-du-PrinceÉdouard et dans le Sud-Est du NouveauBrunswick.
Chaque candidature sera évaluée par le comité de sélection selon une quarantaine de critères: appui de la communauté, plan d’affaires, retombées pour la région, programmation, infrastructures…
L’organisation d’un Congrès mondial acadien dépend de l’engagement de centaines de bénévoles. «Pour une bonne candidature, il faut une prise en charge par les gens de la région», insiste la présidente de la SNA, Louise Imbeault.
L’an dernier, la SNA a fait le choix de réduire la voilure de l’événement. Le CMA 2024 durera au maximum 11 jours, contre 17 pour l’édition 2014 et le budget sera plafonné à un million de dollars par journée de programmation.
«On voulait éviter la surenchère et que toutes les régions qui y aspirent puissent se porter candidates», explique Louise Imbeault. «On veut que ça reste à dimension humaine, on veut faire mieux, mais pas forcément plus cher.»
La présidente de la SNA prévient que les organisateurs devront aussi accorder une plus grande place aux jeunes et aux femmes.
Jusqu’à présent, une seule candidature potentielle a émergé. L’idée d’organiser le grand rassemblement de l’Acadie dans la Baie-desChaleurs commence à faire son chemin.
Interpellée par un groupe de citoyens, la Ville de Bathurst a décidé d’appuyer une telle candidature à condition qu’elle soit commune à la région Chaleur, au Restigouche et à une portion du sud de la Gaspésie.
Les nouvelles règles de la SNA imposent que les différentes activités de l’événement soient organisées dans un rayon de 50 km. Or de Bathurst à Bonaventure au Québec, la distance terrestre est de 230 km.
Louise Imbeault se veut rassurante à ce sujet. Elle assure que le règlement n’est pas rédhibitoire et appelle le comité organisateur à poursuivre ses efforts. «Ce n’est pas sur un critère que la candidature sera refusée, ils sont invités à poser leur candidature», dit-elle.
À la suite de l’édition de 2014, l’historien Maurice Basque se demandait si on n’avait pas «fait le tour» de ce type de grand rassemblement quinquennal. Malgré ces questionnements, la nouvelle présidente est convaincue que le CMA garde toute sa pertinence et amène les communautés organisatrices à reprendre contact avec leurs racines.
«Dans chaque région où le CMA a eu lieu, il y a eu un avant et un après-congrès. Il y a eu des legs importants au niveau de la fierté, du dynamisme des organismes, de la pérennité des institutions», souligne Mme Imbeault.
Pour la Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick, exiger un même salaire pour un travail de valeur égale, que l’emploi soit à prédominance féminine ou masculine, est un combat de longue date et il n’est pas question d’arrêter.
Alors que la Journée internationale des femmes approche, et dans l’optique des élections provinciales à l’automne, la Coalition et une quinzaine d’organismes de la province ont invité ensemble le prochain gouvernement à légiférer pour garantir l’équité salariale dans le secteur privé.
Bien qu’une loi oblige l’équité salariale dans la fonction publique, dans les secteurs de l’éducation, de la santé, et pour les sociétés de la Couronne depuis 2009, aucune réglementation ne régit la question concernant le secteur privé.
«Le temps est venu pour la province d’instaurer l’équité salariale pour tous les travailleurs du secteur privé», a affirmé la présidente du Syndicat des infirmiers et infirmières du Nouveau-Brunswick, Paula Doucet, dont 96% des membres sont des femmes .
Aujourd’hui, comme le rappelle la présidente de la Coalition pour l’équité salariale, Frances LeBlanc, pour un travail de valeur égale ou équivalente, une femme est rémunérée 91$ alors qu’un homme est rémunéré 100$, soit un écart d’environ 9%.
Une situation à laquelle la Coalition pour l’équité salariale et ses partenaires entendent bien mettre un terme aux prochaines élections.
«Il y a deux partis politiques qui se sont prononcés pour une loi dans le secteur privé (le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert) et je peux dire qu’il y a certainement une ouverture de la part des libéraux et des progressistes-conservateurs», s’est enthousiasmée Mme LeBlanc.
Si Frances LeBlanc reconnaît que du progrès a été fait, celui-ci reste insuffisant selon la Coalition. Une loi sera nécessaire pour venir à bout de ce «long processus social».
«On peut presque penser au vote qui a été donné aux femmes au début du siècle. Ça semblait être un gros changement social. L’équité salariale, c’est un changement social et ça prend du temps.»
Si l’attention a été largement portée sur l’adoption d’une loi dans le secteur privé au cours de la réunion, une marge d’amélioration est toujours possible du côté de la fonction publique, selon le président de la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM), Tristian Gaudet.
Celui-ci dénonce le fait que les étudiants en travail social, sciences infirmières, nutrition ou en éducation – à 80% de femmes – ne soient pas rémunérés au cours de leur stage obligatoire dans le service public.
Selon Tristian Gaudet, les étudiants qui effectuent un salaire dans le milieu privé auraient au contraire tendance à être rémunérés, bien que des différences persistent toujours selon les genres.
«On voit quand même une différence dans les domaines à prédominance masculine et les domaines à prédominance féminine en termes de rémunération», commente le président de la FÉÉCUM.
La Fédération milite non seulement pour le rétablissement de l’équité salariale dans le domaine des stages, mais plus largement pour la rémunération des étudiants stagiaires ou la mise en place d’aides financières.