HÔPITAUX DE MONCTON: DISPARITÉ DANS LES STATIONNEMENTS
Le moins que l’on puisse dire, c’est que garer sa voiture près de l’un des deux hôpitaux de Moncton est une tâche complexe. Il y a des aires de stationnements payants, des parcomètres en bord de rue, des systèmes de permis et des restrictions par-dessus des restrictions.
Sur une portion de rue, on peut garer sa voiture à l’exception d’une heure par jour. À un autre endroit, il y a une interdiction de stationnement de décembre à avril. Un peu plus loin, le stationnement est permis pendant deux heures seulement. Difficile de s’y retrouver.
Loin de simplifier la situation, il y aussi une incohérence dans la façon dont la Ville de Moncton gère le stationnement autour de l’Hôpital de Moncton et dans le quartier du Centre hospitalier universitaire Dr-George-L.-Dumont.
Dans le quartier de l’hôpital du réseau de santé Horizon, les résidents peuvent obtenir un permis annuel pour stationner leur voiture en bordure de rue et des permis temporaires pour leurs invités. Ce système de permis est administré par l’Hôpital de Moncton en collaboration avec la municipalité.
Les résidents du quartier du CHU Dumont n’ont pas la même chance. Sur la rue Highfield, tout juste à l’arrière du centre hospitalier, où Ronald C. Leblanc habite, il est interdit de garer sa voiture en bordure de rue, été comme hiver, et aucun système de permis n’est en place pour les résidents.
Pour ce professeur d’économie à la retraite de l’Université de Moncton, il ne s’agit ni plus ni moins que de la «discrimination».
L’Acadie Nouvelle est monté dans la voiture de M. LeBlanc pour faire une tournée des quartiers adjacents des hôpitaux afin de constater la situation du stationnement en bordure de rue.
Nous roulons sur la rue Edgett, la rue qui borde le stationnement principal de l’Hôpital de Moncton.
«Ici, c’est la même chose, les gens peuvent se stationner des deux côtés de la rue avec un permis de stationnement résidentiel. Ça va jusqu’à la rue Anne et jusqu’à la rue Kendra», explique l’économiste.
Les propriétés de ces résidents ne sont pas plus loin de l’Hôpital de Moncton que l’est M. LeBlanc du CHU Dumont. Depuis plusieurs années, l’Acadien ne réclame qu’une chose.
«Je veux qu’ils me traitent comme ils traitent les gens autour de l’Hôpital de Moncton», lance-t-il.
Pourquoi une telle disparité dans la façon de gérer le stationnement autour des deux hôpitaux? Il faut retourner dans les 1980 pour le comprendre. C’est dans ces années que l’hôpital de Moncton a commencé à percevoir des frais pour garer sa voiture dans son stationnement principal.
«Les visiteurs n’avaient pas de problème à payer leur stationnement pour aller à l’hôpital, mais pour les employés c’était plus difficile. Certains disaient qu’ils ne pouvaient pas payer chaque jour. Donc, certains d’entre eux ont commencé à se stationner sur des chemins résidentiels», explique Stéphane Thibodeau, coordonnateur des transports pour la Ville de Moncton.
Pour gérer le problème, un système de permis résidentiel a été instauré pour les gens qui demeurent dans le quartier de l’hôpital, entre l’avenue Connaught, jusqu’à la rue Kendra. La municipalité a demandé à l’hôpital d’administrer le programme. On croyait à l’époque que ce serait plus facile pour les résidents d’aller chercher leur permis à l’hôpital. L’administration hospitalière a accepté.
Les citoyens voisins du CHU Dumont ont eu vent de la bonne affaire et ils ont demandé à la Municipalité d’obtenir le même système de permis.
«Nous, on n’était pas prêt à administrer un programme de permis parce qu’on a une entente avec l’Hôpital de Moncton. On a demandé à l’hôpital GeorgeDumont: “voulez-vous faire la même affaire?». Ils ont répondu “non, pas du tout”», a avancé M. Thibodeau.
L’Acadie Nouvelle a donc renvoyé la balle au réseau de santé Vitalité, qui gère le CHU Dumont, afin de savoir pourquoi l’établissement ne veut pas administrer ou octroyer des permis de stationnement.
On nous a simplement répondu que la gestion du stationnement de rue est du ressort de la municipalité et que nos questions devraient être posées à la Ville de Moncton.
«C’est hors de nos limites de terrain», a précisé le porte-parole du réseau, Thomas Lizotte.
CHANGEMENT À L’HORIZON
Le système de permis de stationnement pour les résidents du quartier de l’Hôpital de Moncton est dispendieux aux dires de M. Thibodeau. Des changements sont à prévoir.
«Présentement, nous sommes en train d’évaluer le programme autour de l’Hôpital de Moncton. Il devrait y avoir une décision quant à l’avenir du programme à un moment donné cette année. Est-ce qu’on va l’éliminer complètement? Est-ce qu’on va l’étendre? Est-ce que c’est la Ville qui va l’administrer?», tant de questions qui sont sans réponse.
La seule chose qui est certaine, c’est qu’une décision sera prise en 2018. Si Moncton accepte de gérer le système de stationnement autour de l’Hôpital de Moncton, elle cherchera sûrement à trouver une solution informatisée qui permettrait d’étendre ce même système aux quartiers du centre-ville et du CHU Dumont.
«Ce sera un système pour l’Hôpital de Moncton, mais il pourrait s’étendre à George-Dumont et peut-être pour le centre-ville parce qu’on ne serait plus attaché à un hôpital qui administre le système», précise M. Thibodeau.