Pêche aux crevettes: bon début de saison malgré une tempête hivernale
Malgré une importante tempête hivernale, le début de la pêche aux crevettes au large de la Nouvelle-Écosse s’est avéré plutôt positif. David Caron
Quatre crevettiers de la Péninsule acadienne ont pris la mer la semaine dernière dans le plateau néo-écossais, une zone située au large du sud-est de la NouvelleÉcosse, bien qu’ils aient été obligés de prendre une pause forcée en raison de la tempête de neige qui a frappé les Maritimes de plein fouet.
«Les bateaux ont été prévoyants. Ils sont rentrés avant que ça tape fort», dit Michel Légère, président de l’Association des crevettiers acadiens du golfe.
Les premières prises permettent aux pêcheurs de crevettes d’être optimistes.
«Les premières indications sont bonnes. On sera plus en mesure de le confirmer au cours des prochaines semaines.»
«La pêche est de bon augure. Il y a quelques années, la crevette se trouvait en amas, là elle se trouve un peu partout, alors elle est mieux répartie», ajoute Eda Roussel, conseillère aux pêches et responsable des dossiers de l’Association.
Le total autorisé des captures dans le plateau écossais a été fixé à 2600 tonnes métriques. Ensemble, les quatre crevettiers acadiens ont le droit de pêcher un total d’environ 22,5% de cette quantité. «Cette année, on a maintenu le
par rapport à l’an dernier. On s’attend même à ce que ça s’améliore éventuellement», explique Mme Roussel.
À compter du 1er avril, huit autres crevettiers de la Péninsule acadienne vont prendre la mer dans le nord du golfe du Saint-Laurent. Ils seront éventuellement rejoints par les quatre autres crevettiers lorsqu’ils auront atteint leur quota en Nouvelle-Écosse.
Ce sont dans les zones du nord golfe du Saint-Laurent où l’avenir de l’industrie demeure une source de préoccupation en raison de la présence du sébaste. Un moratoire contre la pêche au sébaste a été imposé en 1995 par Ottawa, mais il demeure un grand prédateur de la crevette.
«On s’attend à une diminution du quota. On ne sait pas de quelle ampleur. Des comités consultatifs ont suggéré des baisses dans les zones de Sept-Îles, de l’Estuaire et d’Anticosti. La décision finale revient au ministre. Il n’a rien annoncé présentement», souligne Mme Roussel.
Selon elle, les pêcheurs pourraient commencer la saison avec un quota intérimaire.
«Ça veut dire qu’on a l’autorisation de capturer un tel montant jusqu’à ce que le ministre prenne sa décision.»
Plus tôt cet hiver, des scientifiques du ministère des Pêches et des Océans ont recommandé une baisse de 41% du quota.
Eda Roussel fait partie d’un groupe de travail de Pêches et Océans Canada qui a pour but de trouver une solution à ce problème. Une rencontre de quatre jours aura lieu prochainement à Montréal.
«Je suis là pour représenter les crevettiers. Le groupe révise les procédures de gestion pour trouver un modèle d’exploitation. Le groupe de travail est surtout scientifique et technique, mais on amène nos points.»