LE TIERS DES FEMMES ONT ÉTÉ HARCELÉES SEXUELLEMENT
Une femme sur trois au Nouveau-Brunswick dit avoir déjà subi du harcèlement sexuel, révèle un coup de sonde réalisé par la firme néo-écossaise Corporate Research Associates.
Un nombre élevé de répondantes, 72%, ont entre 18 et 34 ans, note le PDG de CRA Don Mills. Le chercheur se serait attendu à l’inverse, c’est-à-dire que les femmes plus âgées auraient rapporté plus d’incidents. Il a de la difficulté à expliquer les causes.
«La seule explication que j’ai est que les femmes plus âgées ont pu subir du harcèlement sexuel mais elles ne pensaient pas que c’était le cas à ce moment. Mais aujourd’hui, l’enjeu est beaucoup plus mis de l’avant et les femmes plus jeunes en ont peut-être plus conscience», analyse Don Mills.
Il ajoute que la définition de harcèlement sexuel a été élargie il y a quelques années.
Il n’est toutefois pas possible d’en savoir plus sur la nature du harcèlement sexuel que les répondants disent avoir vécu parce que le CRA a laissé la définition entre les mains de ceux qui ont répondu aux questions du sondage.
La firme avait intégré une question à ce sujet dans une première mouture de son questionnaire. Mais la réaction des participants lors de la phase de test a tellement été émotive qu’elle a été retirée.
Le sondage a été réalisé par téléphone entre le 1er et le 25 février auprès de 384 adultes résidant au Nouveau-Brunswick. La marge d’erreur est de 5%.
UNE MINORITÉ SIGNIFICATIVE
Plus largement, 23% des Néo-Brunswickois disent avoir vécu du harcèlement sexuel, une minorité significative selon Don Mills.
«Les résultats permettent de constater que le besoin de prendre acte de la situation est toujours là et qu’il s’agit d’un problème social qui dure», souligne-t-il.
La firme a également étudié les autres provinces de l’Atlantique.
41% des femmes de l’Atlantique disent avoir subi du harcèlement sexuel et 26% des résidents en général rapportent de telles situations.
«Plusieurs femmes ont été très émotives quand elles en ont parlé. Nous avons conclu que nous ne devrions probablement pas poser cette question parce que c’est évident, c’est un enjeu qui touche intimement les femmes», explique Don Mills.