Appel à la générosité pour sauver une fillette malade
Alors que l’état de santé de sa fille se dégrade, un couple de Moncton a décidé de faire appel à la solidarité pour sauver son enfant. Les très nombreux donateurs ont redonné espoirs aux jeunes parents.
«On ne veut pas perdre notre petite. On sait que sa vie ne sera pas aussi longue que celle d’une personne qui n’a pas de problèmes de santé, mais c’est difficile pour nous d’accepter qu’il n’y ait plus rien qui puisse être fait pour elle à ce point-ci.»
C’est la voix tremblotante que Danielle Charest, mère d’Ophélie, s’est confiée à l’Acadie Nouvelle sur l’état de santé de sa fille.
Ophélie, sept mois et demi, souffre depuis l’âge de cinq semaines de microcéphalie, un développement anormal de la tête, et d’atrésie biliaire, une forme de dysfonctionnement du foie. Une condition grave qui requiert un encadrement médical particulièrement lourd.
Suivie à l’hôpital de Moncton, la fillette doit régulièrement être transportée à Halifax pour recevoir ses soins. Des transferts récurrents et pénibles qui n’ont pas eu l’effet escompté pour les jeunes parents.
«Il n’y a pas grand-chose qui a été fait pour elle. On trouve que son cas n’a pas été pris assez au sérieux», déplore Mme Charest.
Ophélie a suivi ces derniers mois de nombreux traitements antibiotiques. Si l’état de santé de la petite se maintient lors de la prise des médicaments, chaque fin de traitement entraîne de graves infections et une fièvre importante. Les parents regrettent que d’autres traitements n’aient pas été essayés et que d’autres solutions n’aient pas été explorées.
«On trouve qu’on tourne en rond. C’est toujours les mêmes choses qui sont proposées. On essaye des antibiotiques pendant deux semaines et, quand on arrête, sa fièvre monte très vite. Alors on nous dit, “peut-être qu’on n’a pas attaqué assez fort, essayons quatre semaines”. C’est beaucoup de va-et-vient, on tourne en rond, et sa situation empire.»
Ophélie a terminé il y a trois jours un traitement antibiotique de huit semaines. À peine 12 heures après la fin de la médication, l’enfant a souffert d’une importante montée de fièvre ainsi que de crises de convulsions.
Désespérés par la détérioration de la santé de la petite fille, Mme Charest et son conjoint Adam ont décidé de demander le transfert d’Ophélie à Toronto, dans un hôpital qui lui permettra de recevoir de nouveaux soins et une greffe de foie si sa condition se détériore. Un transfert qui pourrait s’avérer indispensable pour Ophélie, bien que cette solution implique de gros bouleversements dans la vie de la famille.
Le père d’Ophélie, employé dans un centre d’appel, pourrait devoir faire une croix sur une importante partie de son salaire pour suivre sa fille en Ontario. La mère, toujours en congé de maternité, pourrait ne pas reprendre son emploi. Le jeune couple craint de ne plus être en mesure de payer ses factures.
C’est en solution de dernier recours que Danielle et Adam ont décidé de faire appel à la communauté pour les soutenir financièrement.
«On est rendu au point ou on a besoin d’aide. On ne voulait pas demander de l’argent, on ne voulait pas se rendre à ce point, c’est pour ça qu’on a attendu si longtemps pour commencer une campagne. Mais on sentait qu’à ce point-ci, on n’avait plus d’option», confie la mère de la petite.
Mise en ligne par le couple lundi, la
«On n’en revient pas, on est tellement émerveillés qu’il y ait tellement de gens qui ont vu l’histoire d’Ophélie et qui ont été touchés au point de vouloir nous aider. On est tellement reconnaissant», s’émeut Mme Charest.
campagne de collecte de fonds a atteint une somme impressionnante en très peu de temps.
Un jour seulement après sa création, grâce à la générosité de 166 donateurs, la cagnotte atteignait la somme de 8558$, dépassant l’objectif de 7500$ fixé par Danielle et Adam.
Parmi les donateurs, qui ont concédé pour certains plusieurs centaines de dollars, les parents d’Ophélie comptent de la famille et des proches, mais aussi de parfaits inconnus, touchés par l’histoire de l’enfant.
Une belle démonstration de solidarité qui, espèrent les parents, fera la différence pour leur fille.