La Banque du Canada réclame une cohérence mondiale au sujet des cryptomonnaies
La première sous-gouverneure de la Banque du Canada a plaidé jeudi en faveur d’un ensemble cohérent de politiques à l’échelle mondiale pour encadrer les cryptomonnaies.
Dans un discours prononcé lors d’un colloque de l’Université de Toronto, Carolyn Wilkins a estimé qu’une telle stratégie devrait porter sur les risques liés à la fois aux instruments de trésorerie et aux produits dérivés, ainsi qu’à l’écosystème connexe.
M. Wilkins a fait référence aux cryptomonnaies en utilisant l’expression «cryptoactifs», évitant le terme «monnaie» puisqu’elles «n’en remplissent aucune des fonctions essentielles».
«Si l’activité reste encore trop faible pour être systémique, le recours à ces instruments pourrait finir par avoir des conséquences pour la stabilité financière», a-t-elle déclaré à son auditoire de l’École de gestion Rotman.
«Le monde des crypto-actifs évolue rapidement et échappe en grande partie à toute surveillance.»
Dans un discours qui s’intéressait de façon plus large aux leçons tirées de la grande crise financière mondiale, Mme Wilkins a estimé que les risques liés aux cryptomonnaies soulevaient des préoccupations quant à la protection des investisseurs, à l’intégrité des marchés et à l’utilisation illicite des crypto-actifs.
Pendant une période de questions suivant son discours, la sous-gouverneure a estimé qu’il était important d’avoir une stratégie sur les crypto-actifs qui soit aussi cohérente que possible d’un pays à l’autre. Les différentes formes de crypto-actifs, comme les jetons, devraient être mises dans des «conditions équitables» avec les autres façons de mobiliser des fonds, a-t-elle ajouté.
Le gouverneur de la banque centrale a lui-même évoqué certaines inquiétudes, plus tôt cette année, au sujet des cryptomonnaies comme le Bitcoin. Stephen Poloz avait alors estimé que le Bitcoin avait plus en commun avec les jeux de hasard qu’avec l’investissement.
Si une monnaie numérique devait éventuellement être adoptée par un plus large public, elle représenterait d’importantes pour l’exécution de la politique monétaire de la banque centrale, a-t-elle observé.
«Que nous le fassions ou que quelqu’un d’autre le fasse, à un certain moment, le numérique va nous rattraper», a-t-elle affirmé.
«Et la seule façon de le comprendre, à mon avis, est de s’impliquer rapidement sur le terrain et de travailler avec la technologie, et avec les entrepreneurs et l’industrie qui travaillent sur (cette technologie).»