DEUX ADOLESCENTES QUI AIMENT MANGER ÉPICÉ
Pour Sarah Pelletier et Maude Landry, la science n’est pas seulement une matière scolaire parmi tant d’autres. Au cours des dix derniers mois, les deux élèves de la polyvalente Louis-Mailloux de Caraquet ont mené une expérience scientifique qui a littéralement mis du piquant dans leur vie.
Leur étude, Les effets du stress sur les
plants de piments habanero, a permis aux deux adolescentes âgées de 15 ans de remporter la première position dans la catégorie des écoles secondaires à l’Expo-sciences du District scolaire francophone Nord-Est à Shippagan.
L’événement a regroupé plus d’une centaine de projets réalisés par des élèves de la 6e à la 12e année. Plusieurs des projets seront présentés à Moncton le 6 avril lors de l’Expo-sciences francophone du NouveauBrunswick.
Sarah Pelletier et Maude Landry n’en étaient pas à leur première participation à l’Expo-sciences. Grâce à leur projet portant sur les savons et leurs propriétés, elles ont participé à l’Expo-sciences pancanadienne à Régina au printemps 2017.
Leur expérience en Saskatchewan a été à la hauteur de leurs attentes. Dès leur retour, elles ont déjà commencé à planifier la suite. En mai, elles ont acheté 21 plants de piments habanero dans une serre à Moncton. Elles ont aussi fait construire une petite serre près du garage chez Sarah.
«Ça fait presque un an qu’on travaille làdessus», dit Sarah Pelletier.
Puisque les piments habaneros contiennent de la capsaïcine, une composante reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires, les deux adolescentes ont tenté de savoir s’il est possible d’augmenter la concentration de capsaïcine en stressant les plantes.
«On aime manger épicé, alors ce n’était pas la première fois qu’on élevait des plants de piments chez nous. On avait aussi entendu parler des bienfaits des piments. Alors si c’est bon pour la santé, peut-être qu’on peut causer un stress à notre plante pour augmenter la concentration dans le piment», ajoute-t-elle.
Pour y arriver, les plants ont été divisés en sept groupes distincts. Chaque groupe a été soumis à des conditions différentes. Par exemple, les plants du premier groupe étaient arrosés tous les trois jours, alors que ceux du deuxième groupe recevaient de l’eau tous les 9 jours, explique Maude Landry.
Les plants du quatrième groupe étaient arrosés à tous les trois jours avec 3 grammes de sel par litre d’eau.
C’est d’ailleurs le quatrième groupe qui a connu le meilleur rendement avec une masse totale de 128,5 grammes de piments. En comparaison, le deuxième groupe en a produit seulement 15,8 grammes.
«On s’est aperçues que les plants n’ont vraiment pas bien produit dans cette zone de contrôle», analyse Sarah Pelletier.
Les deux jeunes femmes ont déjà de nouveaux projets à l’horizon. Elles songent même à reproduire celui sur les piments pour voir si les résultats seraient différents.
«La science permet de poser des questions, de faire de la recherche et de découvrir de nouvelles choses. On est toujours en train d’apprendre du nouveau», lance Sarah Pelletier.