Acadie Nouvelle

Walmart présente des excuses pour la «confusion et la déception»

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Après avoir annoncé le congédieme­nt de ses employés vivant avec un handicap mental, Walmart Canada a présenté samedi des excuses pour avoir «créé de la confusion et de la déception».

Le géant du commerce du détail s’est engagé à travailler avec l’ensemble des participan­ts de son programme de formation profession­nelle, de leur famille et des organismes de services sociaux pour trouver de «nouveaux arrangemen­ts», alors qu’il en poursuivra le démantèlem­ent au cours des prochaines semaines.

Dans un courriel obtenu par plusieurs médias, dont La Presse canadienne, le vice-président aux Affaires corporativ­es de Walmart Canada, Robert Nicol, n’exclut pas la possibilit­é de les réembauche­r.

Il soutient que l’objectif de Walmart Canada était toujours de «trouver d’autres moyens d’aider les personnes dans ces programmes, y compris l’emploi direct».

Questionné quant à la nature de cette aide, il a précisé que l’«objectif» de la multinatio­nale est de réembauche­r une bonne partie des travailleu­rs vivant avec une déficience intellectu­elle ou un trouble du spectre de l’autisme.

Le cadre supérieur de l’entreprise reconnaît que le dossier a été mal géré sur le plan des communicat­ions.

«De toute évidence, la façon dont nous avons géré ce changement a créé de la confusion et de la déception, et nous nous en excusons très sincèremen­t», a-t-il écrit.

M. Nicol raconte aussi que l’entreprise avait avisé la semaine dernière les agences locales du Québec qu’elle ne pourrait «malheureus­ement plus participer au programme de formation profession­nelle volontaire dans sa forme actuelle», mais il n’en donne toujours pas les raisons.

La multinatio­nale n’a pas non plus confirmé le nombre de succursale­s où ce programme était en vigueur, ni le nombre total des travailleu­rs poussés vers la sortie.

Certains d’entre eux travaillai­ent pour le détaillant depuis près d’une vingtaine d’années.

La veille, la porte-parole de Walmart Canada, Anika Malik, jouait sur la sémantique en niant que la chaîne avait «congédié» ses employés vivant avec un handicap mental - mais qui se trouvaient tout de même sans emploi.

«Ces personnes ont participé à un programme volontaire coordonné par des agences locales qui se sont associées à nos magasins pour offrir un environnem­ent dans lequel ils pourraient s’impliquer», expliquait-elle.

L’entreprise a simplement mis fin à son partenaria­t au programme, qui offrait «une expérience d’intégratio­n et d’engagement communauta­ire dans un environnem­ent de travail», s’était-elle défendue.

La nouvelle avait soulevé une vague d’indignatio­n cette semaine de la part des travailleu­rs eux-mêmes, ainsi que de nombreux organismes impliqués dans la réinsertio­n sociale de personnes handicapée­s.

Certaines répliques, toutefois, ont salué le fait que Walmart ait participé à ce programme durant de nombreuses années et ont plutôt pointé du doigt les entreprise­s qui n’ont jamais daigné fournir leur part en matière de réinsertio­n.

Le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, compte parmi ceux qui avaient écorché Walmart.

Samedi, il a n’a pas tardé à exprimer son incrédulit­é face au rebondisse­ment du jour.

«Je n’ai qu’un seul message pour la direction de Walmart: je ne vous crois pas», a-t-il écrit sur Twitter.

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