Autochtones: les évêques livrent un message confus
Les évêques catholiques ont tenté, en vain, mercredi, de justifier le refus du pape François de présenter des excuses aux Autochtones du Canada. Leur visite sur la colline parlementaire a été plutôt mal reçue et ils sont repartis d’Ottawa en laissant derrière un message confus. La Conférence des évêques catholiques du Canada cherchait à influencer le vote sur une motion que la majorité des députés fédéraux appuient, motion qui réclame des excuses du pape pour les pensionnats autochtones. Le président de la conférence, Mgr Lionel Gendron, a donc tenu une conférence de presse mercredi après-midi, dans un édifice parlementaire à quelques pas de la Chambre des communes, pour expliquer le refus exprimé peu avant Pâques. Mgr Gendron a tour à tour dit que le pape n’avait pas refusé de présenter des excuses, qu’il pouvait encore peut-être les présenter puisqu’il pourrait venir en visite au Canada, et que le pape n’avait pas à présenter ces excuses puisqu’il fallait plutôt laisser cela à ses représentants près de leurs paroissiens canadiens. L’exercice a été vertement dénoncé par Romeo Saganash, lui-même un survivant de ces pensionnats autochtones qu’il a subis pendant 10 ans. Le député néodémocrate s’est dit dégoûté par le discours de l’évêque, à un point tel qu’il a quitté la salle de la conférence de presse parce qu’il était pris de nausée. La motion qui aurait pu être adoptée mercredi devra attendre quelques jours. Un député conservateur s’est objecté à son dépôt qui aurait nécessité l’appui unanime de la Chambre. Les néo-démocrates, forts de l’appui du gouvernement libéral, assurent que cette motion sera déposée au plus vite. Les conservateurs ont annoncé que chaque député votera alors selon son bon vouloir.