LES PÊCHEURS DE HOMARD DEVRONT PRENDRE LEUR MAL EN PATIENCE
Les pêcheurs de homard devront prendre leur mal en patience. L’ouverture de la pêche dans la zone 23, qui s’étend de Dalhousie jusqu’à la région de Miramichi, est reportée à la semaine prochaine. Une conférence téléphonique avec des représentants du secteur de la pêche au homard a eu lieu mercredi midi.
«Il a été décidé de ne pas ouvrir la pêche cette semaine pour des raisons de sécurité à cause de la présence de glace dans plusieurs quais», a indiqué Pêches et Océans Canada.
Un autre appel est prévu vendredi matin pour réévaluer la situation.
Au quai de Grande-Anse, plusieurs pêcheurs ont profité du beau temps mercredi pour effectuer les derniers préparatifs.
Winston Coombs, de Pokeshaw, a hâte de mettre les casiers à l’eau. Lorsque nous l’avons croisé mercredi avant-midi, il disait espérer pouvoir prendre la mer avant le week-end.
«Nous sommes tous prêts à y aller. On attend des nouvelles de Pêches et Océans.»
Son homologue, Rénald Haché, espérait aussi entendre de bonnes nouvelles.
«Ici, on est prêt. Il n’y a plus de glace, alors on espère pouvoir sortir le plus tôt possible», dit celui qui pêche le homard depuis une cinquantaine d’années.
En dépit du temps d’attente, Winston Coombs se montre optimiste. Il croit que la saison de pêche se déroulera assez rondement, bien que les mesures mises en place pour protéger les baleines noires, une espèce menacée, le préoccupent.
«On espère toujours que la pêche soit bonne. Si je me fie à l’an dernier, elle devrait l’être cette année. On est un peu préoccupé par les baleines. S’ils en voient une dans la baie des Chaleurs, il y aura une fermeture temporaire, alors on souhaite tous qu’on n’en voie pas ici.»
Récemment, le ministère des Pêches et des Océans a adopté des mesures pour protéger les baleines noires, une espèce en voie de disparition. Un avis a été émis pour annoncer la fermeture d’une étendue de 1900 kilomètres carrés dans la sous-zone 23C et 23D, qui s’étend de l’île Miscou jusqu’à la région de Tabusintac.
Des fermetures temporaires de 15 jours pourraient être imposées si des baleines noires sont observées dans les eaux de ces deux souszones ainsi que la sous-zone 23B, qui couvre la région de Grande-Anse à Miscou.
Les nouvelles mesures prévoient également des restrictions sur les cordages.
Les pêcheurs de homard ne pourront plus laisser flotter à la surface de l’eau la corde qui relie un casier à homard immergé à une bouée.
L’Union des pêcheurs des Maritimes espère toujours convaincre le ministre des Pêches et des Océans, Dominic LeBlanc, d’assouplir certaines mesures. L’organisme demande de ne pas fermer la pêche dans les eaux d’environ 36 mètres et moins de profondeur.
L’habitat du homard dépasse rarement cette profondeur et, historiquement, les baleines noires ne s’aventurent pas dans les eaux peu profondes du golfe du Saint-Laurent.
L’UPM attend toujours une réponse à cette demande.
L’an dernier, les biologistes ont recensé 18 décès de ces baleines dans les eaux canadiennes et américaines - la plupart heurtées par un navire ou empêtrées dans des équipements de pêche.
Il ne reste plus qu’environ 450 baleines noires de l’Atlantique Nord sur la planète, et plusieurs se nourrissent dans le golfe du SaintLaurent en été.