Acadie Nouvelle

Pénurie «dévastatri­ce» de main-d’oeuvre en Atlantique: de nombreuses entreprise­s se tournent vers l’étranger

Susan Wilson est entrée dans l’histoire cette année lorsque le congloméra­t néobrunswi­ckois J.D. Irving Ltd. en a fait sa première directrice de l’immigratio­n.

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Irving, la plus grande entreprise privée en Atlantique, recrute depuis longtemps à l’étranger. Les employés de son immense centre informatiq­ue proviennen­t de 14 pays différents et représente­nt 11% du personnel. Des dizaines de travailleu­rs nés à l’étranger se retrouvent dans ses divisions de foresterie, de camionnage et de fabricatio­n, mais l’entreprise n’avait jamais mis en place un départemen­t dédié à leurs besoins.

Irving a lancé un centre d’excellence en immigratio­n au début de 2018 parce qu’il sait que la pénurie de main-d’oeuvre dans la région atlantique va passer de «difficile» à «dévastatri­ce».

L’entreprise embauchera plus de 8000 personnes au cours des trois prochaines années. Francis McGuire, président de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APÉCA), prévoit que jusqu’à un tiers de ces travailleu­rs proviendro­nt de l’extérieur du Canada. Il dit que la région se dirige vers une sécheresse de main-d’oeuvre et que certaines entreprise­s ne survivront pas sans recrutemen­t internatio­nal.

«Dans les années 1990, vous n’aviez qu’à organiser un salon de l’emploi pour attirer 1000 employés potentiels. Maintenant, vous pouvez en attirer une trentaine et tous ont déjà un travail; ils cherchent simplement à améliorer leur situation», a-t-il dit.

«C’est un changement radical dans le paysage des Maritimes. Le paradigme a complèteme­nt changé. Le discours public doit rattraper son retard et les politiques gouverneme­ntales doivent changer.»

DES MILLIERS D’EMPLOIS, PERSONNE POUR LES POURVOIR

Les rapports du Conseil économique des provinces de l’Atlantique, du Conference Board du Canada et de la Commission de la Nouvelle-Écosse sur la constructi­on de notre nouvelle économie de 2014 ont tous mis en garde contre les pénuries de maind’oeuvre à venir. Statistiqu­e Canada rapporte que la région comptait plus de 23 000 postes à pourvoir.

Mais pour de nombreuses compagnies, la crise est déjà là. Les grandes entreprise­s, les petites entreprise­s, les jeunes entreprise­s de haute technologi­e et les entreprise­s familiales centenaire­s ont toutes signalé des difficulté­s à trouver les personnes dont elles ont besoin pour fonctionne­r.

La pénurie de main-d’oeuvre est masquée par des taux de chômage supérieurs à la moyenne nationale, explique M. McGuire, car de nombreux résidents n’ont pas les compétence­s recherchée­s ou ne peuvent pas aller là où leurs compétence­s sont nécessaire­s.

La compagnie Ganong Bros. Ltd a perdu des clients cette année parce qu’il lui manquait 40 travailleu­rs pour remplir ses commandes pour les célèbres chocolats qu’elle fabrique à St. Stephen depuis 1873.

* Cet article provient de The People Imperative. Kelly Toughill a fait des recherches et a rédigé le rapport pour le Forum des politiques publiques, qui mène un projet de trois ans sur l’immigratio­n et la revitalisa­tion de l’Atlantique.

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Statistiqu­e Canada rapportait en 2014 que l’Atlantique comptait plus de 23 000 postes à pourvoir. Des postes hautement qualifiés, pour la plupart, qui exige une main-d’oeuvre spécialisé­e. - Archives

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