Y a-t-il suffisamment de policiers à Moncton?
Le Grand Moncton arrive au cinquième rang des régions métropolitaines au pays où il y a le moins de policiers par habitant, selon un rapport de Statistique Canada.
Au 15 mai 2017, le service Codiac de la GRC comptait 134 policiers à son service pour une population estimée de 118 122 habitants (2016), un ratio de 113 policiers par 100 000 habitants.
À Halifax, on comptait plutôt 223 policiers par 100 000 habitants, le 3e plus haut taux au pays, après Victoria et Montréal.
Le directeur de la planification stratégique au service Codiac de la GRC, Charles Savoie, discrédite l’étude de Statistique Canada.
«Ce rapport de Statistique Canada est un peu bizarre parce qu’ils prennent une journée dans l’année, le 15 mai. Cette journéelà, si des gens sont malades ou des choses dans le genre, ce sera reflété dans le rapport», explique-t-il.
«Le rapport dit que nous avons 134 membres alors que nous en avons 141. Je n’ai aucune idée comment ils ont fait pour trouver ce chiffre-là», a ajouté M. Savoie.
En plus de ses 141 membres, le service Codiac compte maintenant plusieurs employés civils. Ils occupent des postes auxquels des policiers étaient autrefois affectés. Ce sont des employés de la municipalité, comme M. Savoie, qui représentent le corps policier en cour et qui sont responsables de la répartition des appels.
Ces employés ne sont pas pris en compte dans l’étude de Statistique Canada, selon M. Savoie. Moins bien rémunéré qu’un policier portant une arme à feu, ces employés permettent aussi d’économiser gros.
Le budget du service Codiac était de 30,9 millions $ en 2017. Il est passé à 29,8 millions $ en 2018, une économie de plus de 1 million $.
«C’est la première fois que nous n’avons pas augmenté notre budget depuis que la GRC est ici», a précisé l’administrateur.
De nouveaux revenus ont aussi aidé la force policière à alléger son budget. Pêche et Océan Canada a retenu les services de la GRC Codiac pour faire la répartition de ses agents.
Un autre problème guette par contre la force policière qui patrouille dans le Grand Moncton. Plus de 17% de ses policiers sont en droit de prendre leur retraite. Alors que le service policier cherche normalement à embaucher des agents avec un peu plus d’expérience, ils embauchent maintenant des cadets pour pallier à la situation.
«C’est assez rare qu’on prenne des cadets parce que c’est un détachement où il y a un peu plus d’action. Ce n’est pas comme un détachement dans le nord de la province, où ce n’est pas habituel de prendre des cadets. On commence à en prendre pour rajeunir l’effectif.»
Les civils qui représentent la Ville et le service de police en cour sont en fait des policiers à la retraite qui ont été rappelés.
En 2016, le service Codiac de la GRC a répondu à 26 000 appels et en 2017, à environ 31 000.
«On a ajouté des appels auxquels on ne répondait pas avant, comme les fraudes de carte de crédit », souligne M. Savoie, expliquant l’augmentation.
Une fois aux deux ans environ, le service de police évalue ses besoins en effectifs et jusqu’à présent, ces évaluations démontrent que le nombre de policiers est «adéquat».
Une étude provinciale interne de la GRC est aussi en cours afin de déterminer, entre autres, si le temps des membres de la force est géré de façon efficace.