Acadie Nouvelle

Une tradition prend fin chez les trappistes de Rogersvill­e

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Après plus de 100 ans dans le domaine, les moines trappistes de Rogersvill­e mettent fin à leur production laitière. Quelque 90 bêtes ont été vendues la semaine dernière, et l’équipement restant sera vendu à l’encan, samedi.

Pendant des décennies, les religieux ont géré un moulin à scie, un moulin à grain, cultivé les terres et élevé divers animaux. Ils ont embauché des gens de la région et ont transmis des connaissan­ces aux jeunes agriculteu­rs.

Dans les années 1950, plus de 30 moines habitaient au monastère. Quand le frère Stephan est arrivé, en 1982, ils étaient 25.

Aujourd’hui, il n’en reste que sept. En moyenne, ils ont environ 62 ans, selon M. Hewitt.

L’automne dernier, il a proposé à ses confrères de mettre fin à l’élevage de vaches. En janvier, le groupe a passé au vote sur la question. La propositio­n d’abolir la production laitière a été acceptée.

«J’arrive à 60 ans et je suis pas mal fatigué. Je n’ai plus la même motivation que quand j’étais jeune, et il n’y a pas de relève. De plus, ce n’est plus tellement rentable», raisonne le frère Stephan.

La décision a été motivée en partie par un incendie dans une grange en juillet. Les flammes ont détruit un tracteur, un compresseu­r à air et plusieurs autres outils. Le tout d’une valeur de plus de 200 000$.

«On a perdu beaucoup d’argent. Ce n’était pas assez assuré. C’était un coup dur financier et émotionnel. Ça a affecté notre décision cette année.»

Les Trappistes continuero­nt à élever les poules, pratique plus profitable et moins exigeante que l’élevage de vaches. Les champs des trappistes seront loués et récoltés par un fermier de la région de Miramichi.

Six emplois saisonnier­s seront éliminés avec le départ des vaches. Deux d’entre eux partent à la retraite, deux autres se sont déjà trouvé un nouveau travail et les deux derniers sont toujours à la recherche d’un nouveau poste.

Samedi, le reste de l’équipement associé à l’élevage de vaches sera vendu à l’encan sur le terrain.

Pour sa part, le frère Stephan fait la grâce matinée depuis jeudi dernier… se réveillant tout de même à temps pour la prière communauta­ire de 3h40 à la chapelle.

«C’est quand même plus tard pour moi!» lance-t-il en riant.

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Les granges où habitaient 90 vaches au nord de Rogersvill­e sont vides depuis la semaine dernière. - Acadie Nouvelle: Jean-Marc Doiron
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Le frère Stephan Hewitt Nouvelle: Jean-Marc Doiron - Acadie
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