Réapprendre à se connaître
Si l’Acadie québécoise et néo-brunswickoise de la baie s’est quelque peu perdue de vue au fil des ans, devenant plus de bons voisins que des cousins, les liens demeurent. Et certains voient dans l’organisation d’un CMA l’occasion de renouer contact. C’est le cas pour Roch Audet, maire de Bonaventure en Gaspésie, municipalité d’ailleurs fondée par des Acadiens. «On a tenté de créer quelque chose entre nous il y a quelques années avec le Club des plus belles baies du monde, et ça n’a pas levé comme on l’avait espéré. Mais nous avons toujours ici l’une des plus belles baies au monde. On a la chance de recommencer et de redonner à notre grande région ses lettres de noblesse. C’est aussi intéressant pour nos populations respectives, car nous sommes si près et pourtant on se côtoie si peu. Il faut changer ça», a-t-il indiqué. Également de Bonaventure, Médard Doiron a rappelé que dans les années 1950 et 1960, le loisir des gens de Petit-Rocher et de Bonaventure était de traverser la baie en bateau pour jouer ensemble au baseball. «C’est dire à quel point nous étions près les uns des autres à une certaine époque», a-t-il noté. Pour le maire de Petit-Rocher, il s’agit également d’une occasion en or de recomposer la grande famille acadienne de la baie. «Avec le chemin de fer, puis les routes, le lien maritime a pris beaucoup moins d’importance avec les années, et c’est ce qui nous unissait beaucoup. On s’est donc un peu perdu de vue. Aujourd’hui, on a l’occasion de se rapprocher», dit-il. - JFB