LES SINISTRÉS LOIN DE POUVOIR RENTRER
Les autorités commencent à préparer l’après-inondation alors que les niveaux du fleuve Saint-Jean semblent avoir enfin atteint un plafond.
Malgré les signes d’affaiblissement auxquels on s’attend à peu près partout dans le sud et l’ouest du Nouveau-Brunswick à partir de mardi, les sinistrés sont encore loin de pouvoir rentrer chez eux.
Le niveau du fleuve Saint-Jean était toujours de 2,44 mètres au-dessus du seuil d’inondation, lundi, à Jemseg, à 40 km à l’est de Fredericton.
La capitale était aux prises avec un torrent de 1,49 mètre au-dessus du niveau d’inondation alors qu’à Saint-Jean et Quispamsis le fleuve dépassait la limite de 1,53 mètre.
Pour la première fois en une douzaine de jours, le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux prévoit une légère baisse des niveaux dans l’ensemble des régions affectées.
«Les eaux d’inondations ne vont pas disparaître d’un jour à l’autre», a cependant prévenu l’hydrologiste Jasmin Boisvert.
«Ça va prendre beaucoup de temps. Plusieurs jours ou même plus.»
Dans le bassin supérieur du fleuve Saint-Jean, au nord de Fredericton, la communauté de Saint-Hilaire était la seule avec un niveau d’eau au-dessus du seuil d’inondation, lundi.
UN LONG RETOUR À LA NORMALE
Près de 490 foyers pour un total de 1158 personnes ont signalé à la Croix-Rouge avoir évacué leur domicile depuis le début de la crise.
Le véritable nombre de sinistrés pourrait cependant facilement dépasser les 3000 personnes selon le directeur de l’Organisation des mesures d’urgence, Greg MacCallum.
Celui-ci a tenu à rappeler à la population, lundi, que le retour à la normale était encore loin même si les eaux commencent lentement à baisser.
«Les gens vont devoir être patients. Il faut comprendre que retourner à la maison est un processus tout aussi délibéré que celui d’évacuer.»
Les 900 résidences et commerces qui ont été déconnectés du réseau d’électricité devront notamment être inspectés par des professionnels du gouvernement avant d’être rebranchés.
Les puits d’eau potable devront également être analysés avant de pouvoir être utilisés.
DES INFRASTRUCTURES À RISQUE
L’autoroute Transcanadienne était toujours fermée dans les deux directions dans la région de Jemseg, lundi, pour une quatrième journée consécutive.
Le directeur des opérations au ministère des Transports et de l’Infrastructure, Ahmed Dassouki, a prévenu les automobilistes que la situation devrait encore durer au moins «quelques jours» malgré le retrait progressif des eaux.
Plusieurs ponts et routes devraient d’ailleurs demeurer fermés même lorsque le fleuve aura descendu sous le seuil d’inondation.
«Chaque infrastructure devra être analysée afin d’assurer sa sécurité et son intégrité», a indiqué M. Dassouki.
Le ministère concentrera d’abord ses efforts dans les communautés qui ont été complètement isolées par les inondations avant de se tourner vers les autres tronçons du réseau routier en fonction de leur taux de fréquentation.
Certaines infrastructures pourraient devoir être complètement reconstruites en raison des dommages causés par la crue des eaux.