La fermeture d’un centre familial frappe un quartier de Moncton en plein coeur
Brock Gallant a appris à nager au centre familial St. Patrick de Moncton. Une génération plus tard, son garçon s’y est fait des amis à la garderie. Aujourd’hui, il annonce malheureusement la fermeture du centre ouvert depuis 1964.
Le centre a une dette de 40 000$ et les revenus anticipés ne sont pas suffisants pour continuer à bien rémunérer les employés, si bien que le directeur général a remis sa démission cette semaine. La tâche revient aux parents bénévoles, dont Brock Gallant est le porte-parole.
«L’administration du centre a épuisé toutes les avenues pour trouver du financement afin de garder le centre ouvert. À ce point-ci, il n’y a aucune option disponible où les employés peuvent être payés et où le centre peut poursuivre ses opérations», a expliqué M. Gallant à l’Acadie Nouvelle.
Le centre communautaire hébergeait des salles d’entraînement, une piscine et une garderie entre autres. Tous ces services cesseront vendredi et le centre fermera ses portes.
«C’est tragique. Il y a des familles en panique actuellement. Nous sympathisons avec elles. Nous essaierons de trouver d’autres garderies pour elles à Moncton. Mais ce ne serait pas juste pour nos employés de leur demander de venir au travail sans garantie qu’on puisse les payer.»
Le secteur est en pleine transformation. Des maisons sont transformées en centre de santé. Un château néogothique (Mary’s Home) est devenu un immeuble à logements et des travaux sont en cours dans les anciens locaux de Radio-Canada Acadie. Tout ça est sans compter les agrandissements au Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L-Dumont.
Si l’immeuble abritant le centre était démoli, plusieurs seraient heureux de faire de ce terrain un stationnement. M. Gallant soutient que des offres ont été faites à cet égard, mais qu’aucune n’était assez généreuse.
Le comité de bénévoles compte tenter le tout pour le tout. Ils espèrent pouvoir fermer le centre pour mieux le relancer.
«On ne jette pas l’éponge. On fait ce que nous avons besoin de faire pour continuer à opérer de bonne foi. Nous fermons le centre, mais nous allons continuer à nous battre pour trouver une façon de rouvrir ces portes éventuellement.»
Si jamais la relance échoue, le centre communautaire où les gens du quartier vont nager et voter deviendra un stationnement, histoire payer les factures. Les enfants du quartier seront laissés avec un grand vide.
«La réalité est que notre quartier a désespérément besoin d’un endroit sécuritaire pour les enfants où jouer. Si nous perdons St. Pat’s, nous perdons beaucoup plus qu’une piscine. C’est une communauté.»
En 2008, le gouvernement provincial avait octroyé 300 000$ au centre pour effectuer des travaux de rénovation. ■