Donald Trump et Vladimir Poutine en tête-à-tête à Helsinki
Quelque 1500 manifestants sont descendus dans les rues d’Helsinki, dimanche, en vue du sommet prévu le lendemain dans la capitale finlandaise entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.
Les protestataires ont tenu à faire entendre des messages en faveur des droits de la personne, de la démocratie et de la lutte aux changements climatiques.
L’un d’entre eux, le quinquagénaire Timo Heikkinen, a souligné qu’ils célébraient ainsi «l’esprit d’Helsinki» et qu’ils accueilleraient à bras ouverts «tous ceux qui respectent les droits de la personne et la démocratie et qui ne partagent pas de fausses nouvelles».
En entrevue avec CBS News, Donald Trump a mis la barre basse pour la rencontre avec son vis-à-vis russe, où il a dit se rendre avec de «faibles attentes».
Le président américain a admis ne pas avoir pensé à demander à Vladimir Poutine d’extrader les douze agents de renseignement russes accusés plus tôt cette semaine aux États-Unis d’avoir piraté les réseaux informatiques démocrates lors de la dernière élection présidentielle.
Même s’il reproche au Comité national démocrate de «s’être laissé pirater», il assure qu’il abordera le sujet avec M. Poutine.
La Maison-Blanche n’a toutefois aucune entente d’extradition avec le Kremlin et ne peut pas le sommer de livrer des citoyens russes. Une disposition de la constitution russe interdit d’ailleurs cette pratique.
Au-delà de la possible ingérence dans le scrutin qui l’a porté au pouvoir, Donald Trump compte soulever des enjeux tels que la prolifération nucléaire et la présence russe tant en Syrie qu’en Ukraine.
Donald Trump et Vladimir Poutine se sont déjà rencontrés à deux reprises, lors de sommets en Allemagne et au Vietnam l’an dernier. L’ambassadeur américain en Russie, Jon Huntsman, estime néanmoins que le face-à-face de lundi constituera «la première fois que les deux présidents s’assoient à la même table et discutent».
M. Huntsman espère que cette conversation visera à trouver des intérêts convergents entre leurs deux nations.
«En ce moment, il n’y a pas de confiance dans la relation et à cause de ça, résoudre des problèmes est pratiquement impossible, explique-t-il. Donc, ceci est une tentative pour voir si l’on peut désamorcer et évacuer un peu du caractère dramatique et honnêtement un peu du danger de la relation présentement.»
Selon six sources proches du président américain, ce dernier espère recréer l’expérience du mois dernier avec le dirigeant nordcoréen Kim Jong-un, soit un sommet qui suscitera un important battage médiatique et qui permettra d’offrir de puissantes images présidentielles.
Après sa rencontre avec Kim Jong-un à Singapour, Donald Trump s’était targué du nombre de caméras présentes, allant jusqu’à dire qu’il avait éclipsé la couverture médiatique de la soirée des Oscars.
Il croyait que la rencontre pourrait même lui mériter le prix Nobel de la paix et l’aider à se démarquer de ses prédécesseurs.
Toujours enthousiaste à l’idée de se donner en spectacle, Donald Trump a fait fi des mises en garde de ses conseillers et a insisté sur la tenue d’un sommet formel avec M. Poutine.
M. Trump déplorait initialement le manque de glamour de la ville hôte et espérait pouvoir plutôt accueillir Vladimir Poutine à la Maison-Blanche. ll se serait finalement laissé convaincre des mérites d’Helskini en réalisant qu’il pourrait faire escale à son terrain de golf en Écosse. ■