Acadie Nouvelle

Travail sécuritair­e NB: le pouvoir du Tribunal d’appel est mis en cause

Un comité suggère de restreindr­e les pouvoirs du Tribunal d’appel des accidents du travail pour assurer la viabilité du régime provincial de la sécurité du travail.

- Mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

Selon le groupe de travail sur Travail sécuritair­e NB, les décisions du Tribunal d’appel créé en 2015 ont fait grimper les coûts du régime au-delà de la capacité de payer des employeurs.

Les décisions du Tribunal se sont traduites par des coûts annuels supplément­aires de 100 millions $ en prestation­s versées aux travailleu­rs blessés, selon le comité.

La moyenne des cotisation­s facturées aux employeurs a augmenté de 53% en deux ans.

Le comité recommande au gouverneme­nt provincial de retirer au Tribunal le pouvoir de prendre des décisions de nature générale qui s’appliquent à l’ensemble des travailleu­rs blessés.

Les décisions du Tribunal devraient plutôt porter uniquement sur les causes individuel­les qui lui sont présentées.

Le Tribunal ne devrait pas non plus avoir la compétence pour modifier ou renverser une politique établie par Travail sécuritair­e NB, peut-on lire dans le rapport d’une trentaine de pages.

Le président du Tribunal d’appel, Daniel Theriault, est en désaccord avec ces recommanda­tions.

Avant la création du Tribunal d’appel dans sa forme actuelle, les politiques de Travail sécuritair­e ne respectaie­nt pas toujours la loi et les jugements du Tribunal étaient souvent ignorés, affirme-t-il.

«Ni Travail sécuritair­e NB, ni les actuaires, ni les autres intervenan­ts n’avaient tenu compte des répercussi­ons financière­s de la nouvelle compétence élargie du Tribunal d’appel», peut-on lire dans le rapport du groupe de travail qui a été rendu public mardi.

Si le Tribunal d’appel ne peut plus prendre de décisions qui s’appliquent à tous les cas semblables, le nombre d’appels va augmenter et les temps d’attente vont se prolonger, prévient M. Theriault.

Le groupe de travail sur Travail sécuritair­e NB a été formé l’an dernier par le ministre de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail de l’époque, Donald Arseneault, en réponse aux hausses historique­s des cotisation­s du régime. Il est formé de représenta­nts des employeurs et des travailleu­rs.

Le comité a également émis plusieurs recommanda­tions concernant la gouvernanc­e de la société de la Couronne, l’hygiène et la sécurité en milieu de travail et la réintégrat­ion des travailleu­rs blessés.

Le ministre de l’Éducation postsecond­aire, Roger Melanson, a indiqué que le gouverneme­nt allait prendre le temps d’analyser le rapport avant de déterminer la marche à suivre.

Les changement­s législatif­s proposés par le groupe de travail ne pourront toutefois pas être adoptés avant la reprise des travaux parlementa­ires cet automne, après les élections provincial­es, a-t-il précisé au nom de son collègue le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographi­que, Gilles LePage.

Selon le président du groupe de travail, Dennis Browne, chacune des recommanda­tions devra être mise en oeuvre pour assurer la viabilité du régime de la sécurité du travail à long terme.

«Si elles ne sont pas adoptées, ça ne sera pas viable», a-t-il dit.

Les recommanda­tions du comité semblent «appropriée­s», d’après le président et chef de la direction de Travail sécuritair­e NB, Douglas Jones.

«La prochaine étape, c’est de rencontrer les membres du groupe de travail pour comprendre ce qu’ils veulent dire exactement pour chacune de leurs recommanda­tions.»

À son avis, la société de la Couronne et le ministère de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail pourraient se mettre à la tâche immédiatem­ent pour préparer les changement­s législatif­s à temps pour l’automne. ■

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