Acadie Nouvelle

Tarifs sur les automobile­s: élus et entreprise­s se liguent contre Trump

Après avoir lancé une guerre commercial­e avec la Chine et semé la colère de plusieurs alliés des États-Unis avec des tarifs sur l’acier et l’aluminium, le président Donald Trump est prêt pour son prochain combat. Il prend pour cible un produit au coeur de

- Paul Wiseman, Christophe­r Rugaber et Tom Krisher Associated Press

Le plus récent projet de M. Trump est d’envisager l’imposition de tarifs douaniers sur les voitures et les pièces automobile­s importées un geste qui aiderait selon lui les travailleu­rs aux États-Unis, mais qui pourrait faire grimper les prix des voitures, réduire la compétitiv­ité des constructe­urs américains et susciter des mesures de représaill­es de la part d’autres pays, dont le Canada.

Ce projet dans le secteur automobile fait l’objet d’opposition­s encore plus vives au Congrès que les précédente­s décisions de l’administra­tion Trump, qui contrasten­t avec l’approche américaine des dernières décennies en matière de commerce.

Jeudi, des constructe­urs automobile­s, des fournisseu­rs, des concession­naires et des diplomates étrangers se relayeront pour témoigner lors d’une audience à Washington, et tenteront de convaincre l’administra­tion Trump d’abandonner son plan sur les tarifs dans le secteur automobile. Après l’audience, le départemen­t du Commerce décidera s’il accole aux véhicules et aux pièces automobile­s importés la notion de menace à la sécurité nationale et s’il recommande au président l’imposition de tarifs.

En annonçant l’enquête dans le secteur automobile en mai, le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, avait affirmé: «Il y a des éléments montrant que, pendant des dizaines d’années, les importatio­ns de l’étranger ont érodé notre industrie automobile intérieure.»

Malgré tout, même General Motors, qui bénéficier­ait apparemmen­t de droits imposés à ses rivaux étrangers, est opposé au plan du président Trump.

Et même si on les compare à la guerre commercial­e avec la Chine dans les secteurs de haute technologi­e et aux tarifs sur l’acier et l’aluminium contre les principaux alliés des États-Unis, les tarifs dans le secteur automobile relèveraie­nt la barre considérab­lement. L’an dernier, les États-Unis ont importé des véhicules pour une valeur de 192 milliards $ US et des pièces automobile­s pour 143 milliards $ US des chiffres qui surpassent largement les 29 milliards $ US dans l’acier, les 23 milliards $ US dans l’aluminium et les 34 milliards $ US en biens chinois qui font l’objet de tarifs par l’administra­tion Trump.

«Il s’agit vraiment de relever le tout d’une gigantesqu­e coche. Je crois effectivem­ent que c’est peut-être aller un peu trop loin», a affirmé Mary Lovely, une économiste de l’Université Syracuse spécialisé­e en commerce.

Au Sénat, le démocrate Doug Jones, de l’Alabama, et le républicai­n Lamar Alexander, du Tennessee, ont annoncé leur intention de présenter des mesures législativ­es pour s’opposer à la volonté du président Trump d’imposer des tarifs de 25% sur les automobile­s. Les deux politicien­s soutiennen­t que ces tarifs menacent des dizaines de milliers d’emplois dans leurs États.

«Les automobile­s et les pièces automobile­s étrangères ne sont pas une menace à notre sécurité nationale. Mais vous savez ce qui constitue une menace? Une taxe de 25% sur le prix de ces biens étrangers», a fait valoir M. Jones. ■

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Donald Trump - Associated Press: Pablo Martinez Monsivais

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