Des moustiques plus nombreux qu’à l’habitude?
Il est difficile de dire s’il y a abondance de moustiques dans la province, selon Stephen Heard, professeur au département de biologie de l’Université du Nouveau-Brunswick. Toutefois, il peut facilement concevoir pourquoi les gens ont cette perception.
«La fonte rapide de la neige et le temps pluvieux (au printemps) ont certainement contribué au cycle de reproduction du moustique», raconte le professeur.
Ce qu’il faut savoir, c’est que les moustiques se reproduisent dans les cours d’eau où il y a peu de courant. Les marais salés aux abords des océans en sont un bon exemple, explique M. Heard.
«Ils peuvent aussi pondre leurs oeufs dans les endroits où l’eau parvient à s’accumuler facilement et où elle peut stagner assez longtemps.»
Les piscines pour enfants où il n’y a pas de chlore ou les gouttières sont des endroits propices, entre autres. Tout comme les bains d’oiseaux.
Les larves - qui agissent comme des filtreurs pour se nourrir - prendront quelques semaines avant d’atteindre l’âge adulte. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils volent.
«Si vous observez un bassin d’eau, vous pouvez voir les larves, indique-t-il. Elles ressemblent à des virgules ou des apostrophes.»
M. Heard estime qu’il y existe environ 24 espèces de moustiques dans la province. À l’échelle nationale, il est plutôt question de 80 à 90 espèces.
«Certaines d’entre elles piquent les humains alors que d’autres ne piquent que les animaux, explique-t-il. Rares sont les espèces qui piquent les deux, mais c’est possible. Ce sont ces espèces qui propagent le virus du Nil, notamment.»
La population de moustique est très variable d’année en année, selon le professeur. Cela explique pourquoi il est difficile d’avancer avec certitude qu’il y a bel et bien une augmentation annuelle de l’insecte.
De plus, la présence de moustiques est à son maximum à l’aube et au crépuscule.
«En comparaison avec les mouches à chevreuil, les moustiques ne sont pas très agiles. Ils sont plutôt frêles et ont beaucoup de difficultés à combattre le vent en vol. C’est la raison pourquoi on en aperçoit plus en soirée.»
S’il n’y a pas de solution absolue pour éloigner complètement les moustiques, le professeur suggère tout de même quelques conseils.
«Réduire l’accumulation d’eau est une option pour aider à réduire la quantité de moustiques, note-t-il. Étant donné qu’ils aiment la végétation lorsqu’ils ne volent pas, c’est idéal d’avoir une certaine longueur de pelouse. Les buissons ne sont pas idéals.»
Les temps plutôt secs, comme ce fût le cas dans les derniers jours, diminuent la population de moustiques. ■