Le Grand Moncton dans le top-10 des centres urbains les plus criminalisées au Canada
Le Grand Moncton est l’endroit où l’indice de gravité de la criminalité est le plus élevé en Atlantique, selon les plus récentes données de Statistique Canada. La région métropolitaine se classe même dans le top-10 des centres urbains où cette statistique
L’Indice de gravité de la criminalité (IGC), une donnée qui mesure tant le volume que la gravité des crimes, a grimpé de 15 points de pourcentage dans le Grand Moncton de 2016 à 2017 pour atteindre 85,8. La moyenne nationale est de 72,9 (+2%).
Selon une autre mesure de Statistique Canada, le Grand Moncton a le quatrième taux de criminalité le plus élevé au pays avec un volume de crimes de 7241 crimes par 100 000 habitants. Au niveau provincial, le Nouveau-Brunswick a cependant le cinquième taux le plus bas au pays avec un volume de crime de 5163, en dessous de la moyenne nationale.
Au Nouveau-Brunswick, l’IGC a tout de même cru de 11% pour s’établir à 60, la plus forte augmentation au pays. Il s’agit de la cinquième province où l’indice est le plus élevé, excluant les territoires.
La fraude et les autres crimes contre les biens sont les principaux coupables pour l’augmentation de l’IGC au NouveauBrunswick, selon l’agence fédérale de statistiques. Les chiffres publiés lundi matin par la GRC au Nouveau-Brunswick dans son rapport annuel font le même état des choses.
La GRC au Nouveau-Brunswick a fait face à une augmentation de 19% des dossiers de fraudes, une croissance en partie attribuable à la façon dont les plaintes liées à ce genre de crime sont maintenant gérées. Chaque dossier est dorénavant compté, même si une personne a reçu un courriel frauduleux sans mordre à l’hameçon et qu’elle rapporte la tentative de fraude, ce cas est comptabilisé.
«Dans le passé, on ne tenait pas compte des appels qui n’exigeaient pas une intervention policière, comme les plaintes transmises à d’autres services comme le Centre antifraude. En 2017, on a commencé à tenir compte de toutes les plaintes de fraudes reçues par la GRC, même s’il n’y avait pas besoin de mener une enquête», a expliqué la caporale Jullie Rogers-Marsh à l’Acadie Nouvelle.
LA FRAUDE EN AUGMENTATION
Sur le terrain, les membres de l’Association francophone des aînés du NouveauBrunswick ressentent particulièrement les effets des activités de fraudes dans la province, selon le directeur général par intérim de l’organisme Jean-Luc Bélanger.
«On dirait qu’ils sont plus vulnérables, pour toutes sortes de raison. Ils ne sont pas trop connaissants de certains éléments ou ils ont de la difficulté à identifier lorsqu’ils reçoivent des messages au téléphone. Je ne les dirais pas naïfs, mais on dirait qu’ils ne prennent pas de recul lorsqu’ils ont des offres trop alléchantes», a avancé M. Bélanger.
Les autres crimes contre les biens sont cependant aussi en augmentation. Par exemple, les vols de voitures ont cru de 17% et les introductions par effraction de 14%, entre autres.
«Nous devrons faire une analyse plus approfondie de cette situation. Par exemple, nous examinerons l’endroit où ces crimes ont été commis et nous établirons si une seule ou quelques personnes ont commis un grand nombre de ces crimes. Nous déterminerons aussi si nous avons arrêté les responsables», a indiqué la porte-parole de la GRC au NouveauBrunswick.
En somme, les crimes contre la personne ont augmenté de 0,6% et les crimes contre les biens de 6,2% sur les territoires desservis par la GRC au NouveauBrunswick
«Une augmentation des crimes, aussi petite soit-elle, n’est jamais désirable. Mais il est important de souligner que le NouveauBrunswick demeure un endroit où le taux de criminalité est l’un des plus faibles au Canada .»
Les infractions liées aux drogues, surtout en ce qui a trait à la production (-19,5%), sont en chute libre dans la province.
En 2017, la GRC a répondu à plus de 120 500 appels au Nouveau-Brunswick, une augmentation de 9%. ■